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Critique de PetiteBichette


« Et à propos, tu sais que les bousiers s'orientent d'après une carte mentale de la Voir lactée ? »
Il me regarda bouche bée. Ce détail paraissait trop bizarre pour être inventé. Il sortit son calepin et prit note de vérifier mes dires quand on serait rentrés. (p.65)
Voici un petit moment magique de Sidérations.
Richard Powers est un excellent conteur, amoureux de la nature, ses descriptions de la faune et de la flore sont superbes, en particulier lors de la première randonnée dans les Smoky Mountains de Théo avec son fils.
L'auteur semble s'être largement inspiré de la vie de Greta Thunberg pour Robin, le héros de Sidérations ; il lui fait d'ailleurs allusion à plusieurs reprises en la rebaptisant Inga Alder. Robin, dit Robbie, un petit garçon de 9 ans, va se révéler en défenseur de la planète, et militant de la cause des espèces menacées et du bien-être animal.
On ressent immédiatement de l'empathie pour son père, Théo, astrobiologiste, gérant du mieux qu'il peut le quotidien avec son fils « inadapté » qui souffre de troubles autistiques ou du comportement. Théo va chercher à apaiser Robbie en lui faisant découvrir les merveilles de la nature, des étoiles, et en l'emmenant avec lui sur des planètes imaginaires pour des voyages fantasmagoriques.
Théo va éloigner son fils des médecins, et de l'école qui ne cessent de vouloir calmer les terribles colères de Robbie à grands renforts de psychotropes, car Robbie est un petit oiseau chétif, gravement blessé par la mort de sa mère, et nous suivons ses pas vers une possible rédemption à l'aide d'un traitement prometteur, le neurofeedback …
À partir de l'introduction du neurofeedback dans le récit, mon enthousiasme est un peu retombé. Il me semble que Richard Powers s'est lancé dans trop de sujets et d'idées à la fois, ce qui complique la compréhension de son message. Quelques incohérences viennent également troubler le récit, ce qui a généré quelques réserves dans mon appréciation finale ...

J'ai trouvé également difficile d'ancrer ce livre dans la réalité, l'auteur brouille les pistes sur l'époque, comme s'il y avait une volonté de dénoncer mais aussi une crainte d'aller complètement au bout du propos.
À la longue, je me suis également perdue dans les descriptions imaginaires du père qui embarque son fils sur d'autres planètes, je les ai trouvées moins magiques au fil du récit, redondantes, et j'ai fini par survoler ces paragraphes.
Le message écologique, transmis par Robbie est très sombre, notre volonté de modeler la terre à notre image, nous fait courir à notre perte. Il faut se réveiller, comme Théo, à moins qu'il ne soit déjà trop tard, et la catastrophe inéluctable ….
Mon bilan est finalement en demi-teinte à la lecture de ce texte, que je ne qualifierai pas vraiment de science-fiction, car si ce livre a des qualités indéniables, la multiplicité des sujets rend le message confus, et m'a un peu égarée…
En revanche, la relation père-fils est magnifiquement décrite, avec beaucoup de tendresse et de hargne, et la fin est un déchirement. Un cri pour notre planète et réveiller nos consciences sidérées qui ne font que constater notre inertie léthargique !
Bon, et puis, je l'avoue, je ne me suis pas complètement remise de la fin de l'histoire, et j'en veux un peu à l'auteur de sa conclusion, l'absence d'espoir pousse plus à baisser les bras qu'à se retrousser les manches … alors je finirais sur une note un peu plus positive avec une pensée de Robbie à méditer :
Qu'est-ce qui est le plus grand, d'après toi ? L'espace du dehors … ? Il m'effleura le crâne du bout des doigts. Ou celui du dedans ? (p.384)
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