Encore une fois un roman magnifique de
Richard Powers, qui cette fois-ci se concentre sur l'environnement (comme déjà dans son précédent roman Arbre-Monde) et sur l'espace et l'astro-physique. J'avais déjà constaté que chacun de ses romans abordent des grands thèmes qui semblent former un tout quand on les mets ensemble. Ce roman, donc, me conforte dans cette idée.
Dans
Sidérations, plus de grande fratrie ou de multiples personnages mais seulement un père et son fils orphelin de mère. L'un et l'autre tentent de survivre à la mort de cette femme que tous les deux aiment et qui se battait pour l'environnement.
Powers a choisi de parler de cette sidération qui touche l'humanité, cette immobilisme face à la catastrophe environnementale annoncée, par le regard de cet enfant spécial, hypersensible, doué et sans doute autiste asperger qui (comme
Greta Thunberg) ne peut tout simplement pas vivre face à ça.
Déjà dans Arbre-Monde, Powers tentait de nous réveiller sur l'effondrement de l'éco-système. Cette fois-ci, nous sommes quelques années plus loin, dans une Amérique légèrement fictive et dystopique, et les cris d'alarme de Powers se font plus urgents. Robin, l'enfant, se bat seul ou presque contre des moulins à vent, vivant cet effondrement dans son propre corps.
Ce roman est bouleversant, tout comme l'est la lutte de son père pour tenter de le protéger de ce monde et de ses propres émotions.
Si je devait donner un
Prix Nobel à quelqu'un, cette année, je choisirais
Richard Powers, sans aucune hésitation.