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Critique de Cialanma


Une imposture raconte une trajectoire hors du commun celle de Antonio Exposito, madrilène, petite frappe qui pour échapper aux geôles franquistes en tant que prisonnier de droit commun préfère s'enrôler dans la Division Azul pour combattre aux côtés de l'Allemagne nazie le communisme. A défaut de connaître les prisons espagnols, Exposito finit par connaître le goulag soviétique. Il s'en sort et par un jeu de dupes il usurpe l'identité d'un de ses compagnons et devient le Senor Mendoza qui rentre au pays. Sauf que Franco ne veut plus entendre parler de la Division Azul, le compagnon dont Exposito a usurpé l'identité vient d'une famille pas si blanche colombe que cela et l'Espagne des années 50 n'a rien d'enviable sauf si on est bien né et du bon côté politique. Exposito qui part petite frappe à la mentalité de petite frappe revient très cynique, totalement désabusé d'URSS et ce qu'il découvre à son retour au pays va certes lui donner la position sociale et financière mais ne va le remettre d'aplomb sur le plan psychologique.

Une imposture est un roman très documenté où se mêlent les faits historiques avérés et l'analyse qu'en fait l'auteur. Car bien que très à droite Juan Prada est un esprit cultivé et complètement politiquement incorrect d'où une réflexion assez noire, cynique et dérangeante de certains pans de l'histoire espagnole.

Je ne mettrai pas ni 5 ou 4 étoiles car certains éléments sont un peu poussifs. On peut sourire et se poser des questions sur l'aspect très abracadabrantesque de la vie d'Exposito. Ensuite, la Division Azul est montrée sous un jour peut-être un poil favorable donc avec un peu moins de recul que par exemple la grande hypocrisie morale et religieuse du régime franquiste vue à travers des histoires peu connues comme celle d'Ava Gardner venant à Madrid se repaître d'alcools et de mignons. Sur la trame narrative, les débuts d'explications de la vie d'Exposito m'ont semblé un peu expéditive alors que la description de sa captivité au goulag par moment un peu longuette. Il y aurait d'autres points comme cela a développé mais ce serait un peu long.

Néanmoins cela reste un livre brillant et qui par pas mal d'aspects bousculent le clan idéologique de l'auteur.
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