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Lorsque j'étais étudiante, période où j'ai commis l'insigne erreur de travailler beaucoup et de profiter fort peu de cette tranche de ma vie, il m'arrivait parfois — peu souvent, trop peu souvent — de m'octroyer une menue distraction, entre deux articles gorgés d'équations et de données statistiques, en lisant de ces choses si peu académiques, ces divertissants poly-picturo-scriptogrammes réticulés, qu'on nomme — quand on n'est pas scientifique — des BD.
C'est ainsi qu'au fond d'une chambre U plus sombre que l'âme torturée de Judas un soir de sinistre mémoire, j'ai découvert puis dévoré toute la série — ou peu s'en faut — des Corto Maltese, qui me permis de voyager moindrement, par procuration, cloîtrée que j'étais dans mes 9 mètres carrés réglementaires.
Tango n'est pas mon album préféré de Corto Maltese car je place avant La Maison Dorée de Samarkand et Corto En Sibérie, mais il vient par ordre de préférence juste après ces deux-là. C'est donc, à mon sens un très bon album.
Il y a une ambiance dans cette BD, quelque chose de pesant et d'angoissant comme un thriller. Corto, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, est un personnage hautement ambigu, énigmatique, pas spécialement attachant, pince sans rire, peu loquace, qui met toujours son grain de sel là où il ne faudrait pas et qui possède un chic certain pour se mettre dans des situations scabreuses.
Sa marque de fabrique, c'est son absence de dogmes, il ne juge pas, il n'est ni bon ni mauvais, il sait être les deux. On peut juste préciser qu'il est fidèle en amitié, mais constamment fuyant.
Corto papillonne dans l'existence et n'hésite pas à se colleter à toutes les réalités historiques locales, belles ou non, il se place en observateur du monde.
Ici, il arrive en Argentine en 1923, après une quinzaine d'années d'absence, pour y retrouver Louise Brookszowyc, une prostituée juive dont il avait fait la connaissance à Venise (voir l'album Fable de Venise) et qui lui a écrit dans une lettre de la rejoindre.
Retrouver Louise va s'avérer bien plus difficile que prévu car le milieu glauque où elle évolue, celui de la prostitution organisée à l'échelon international, notamment par la filière polonaise n'aime pas spécialement les marins qui viennent fouiner et poser des questions sur des juives récalcitrantes.
La police locale n'est pas très claire non plus dans cette aventure. Mais quel est ce secret qui semble se dissiper dès qu'on croit l'avoir sous la main ?
Beaucoup de gens savent beaucoup de choses et ont des intérêts très contradictoires. Il est également question de grands propriétaires terriens de Patagonie avec des intérêts très haut placés. Il est même question des grands desperados américains que tout le monde croit disparus, j'ai nommé, Butch Cassidy et Sundance Kid.
Ce que j'aime dans les albums d'Hugo Pratt, c'est à la fois le côté très documenté, qui nous invite à aller nous renseigner sur ce qui a réellement existé, et à la fois, le côté complètement fictionnel, imaginatif, non cartésien, ésotérique de ses aventures. Un subtil mélange qui ne fonctionne pas forcément dans tous les albums, ici, c'est plutôt très réussi à mon goût.
Le côté « aventures » est moins présent qu'à l'accoutumée mais en revanche le côté thriller est parfaitement enclenché.
Bref, un bon album de Corto Maltese, dépaysant comme je les aime, mais ce n'est bien évidemment que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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C'est toujours un plaisir de retrouver ce héros taciturne, beau ténébreux qui attire les problèmes, et qui semble connaître beaucoup de monde, du recommandable et du beaucoup moins recommandable, dont quelques personnages réels, ça, c'est un aspect que j'aime dans cette série, qui renforce le romantisme de ses personnages en l'ancrant dans l'Histoire.
Dans cet épisode, Corto Maltese pose ses pénates en Argentine. Avec un titre comme Tango, vous vous en seriez douté. Il se lance à la recherche d'une amie, émigrée de Pologne et tombée dans la prostitution, il va remuer beaucoup de vieilles affaires. J'ai aimé cet imbroglio entre les différents partis, mafia polonaise, riches propriétaires, anciens bandits américains… Hugo Pratt sait créer les ambiances lourdes, avec un rythme lent où le silence est ponctué de quelques coups de feu. le graphisme est toujours vif, avec son coup de pinceau qui lui est si particulier, les taches de noir offre une lumière contrastée, dure et inquiétante, aussi claquante qu'un tango.
Je l'ai lu dans sa version colorisée, je préfère les versions noir et blanc, les illustrations sont plus crues, plus tranchantes, la couleur ne fait qu'atténuer la force du graphisme, elle est inutile.
C'est un bon épisode mais il ne fait pas partie de mes préférés, les rares personnages féminins ne s'imposent pas vraiment, et l'ambiance est plus polar qu'exotisme : il y a beaucoup de huis clos, moins de grands espaces, moins d'aventures, ça quand même m'a manqué.
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Corto Maltese est de retour à Buenos Aires après 15 ans d'absence. Une se ses amies, connue à Venise, lui demandait de l'aide mais il découvrira une fois sur place que celle-ci a été tuée et que se renseigner sur les circonstances créé des remous au sein des différentes mafias locales.

Une ambiance se rapprochant plus du polar dans ce tome de Corto Maltese. L'histoire louvoie entre plusieurs coupables tous plus puissants les uns que les autres, se rejetant les fautes, les intérêts et les morts. J'avoue avoir eu beaucoup de mal à m'y retrouver, ça manque furieusement de clarté et je n'arrivais pas à suivre le déroulé de l'enquête ne sachant plus trop qui sert qui et qui avait intérêt à tuer qui.
Corto Maltese reste ce héros souvent énigmatique, ni bon ni mauvais, mais fidèle dans ses amitiés. Indissociable du travail D'Hugo Pratt sur les ombres et cet encrage très présent qui semble sublimer les passages de nuit.
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Cet album constitue une parenthèse, un apparté en Argentine. Je pense qu'Hugo PRATT a souhaité véhiculé un message par le biais de cette histoire plus courte que les autres. On y retrouve beaucoup de cases carrées et le célèbre dessin à l'encre noire. J'adore le personnage d'Esmeralda et son tatouage sous l'oeil.
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Une très belle première de couverture couverture. Sur un fond de cases grisées de BD un grand et large «T» de tango en rouge orangé sur lequel vient se greffer le dessin principal: un couple de danseurs de tango ; Des lignes saillantes très acérées et agressives et fond noir dont on a du mal a détacher le danseur, avec l'exception de la danseuse dont on voir les jambes et cuisse blanche avec jarretière. Un tanguero sérieux comme un pape et une tanguera qui s'abandonne avec volupté à la danse. On a l'impression de quelque chose d'excessif et de diabolique, un rythme effréné et une certaine ivresse de la tanguera le tout dans un style cubiste. Un des dessins de première de couverture les plus beaux de la BD Maltese et pourtant, Corto n'y figure pas.
Avec une telle entrée en matière le reste ne peut pas être mauvais.
Néanmoins on se trouve confronté, d'entrée, a un texte explicatif de ce qui va suivre c'est à dire de la BD. Bien qu'on apprécie les planches de Pratt, véritables petits tableaux impressionnistes , cubistes, les croquis de première mains, les ébauches variées, un florilège d'images toutes plus jolies les unes que les autres, le texte, lui, sera immanquablement répété dans les cases suivantes et c'est gênant. Lire deux fois la même chose ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour un BD.
D'un autre coté pour celui qui assimile difficilement c'est un «mieux» certain mais pour les autres...
Cette BD de Pratt semble faire exception aux autres. En effet elle manque sérieusement d'onirisme qui fait le cachet de Pratt. A part les deux lunes... On a là une BD historique, romancée certes à un certain point, mais sans vraiment de surprise surtout avec le texte qui a précédé.
le sujet croise des éléments porteurs, des cow-boys mythiques tueurs, le milieu politique et social corrompu de l'Argentique des siècles précédents quelque chose d'inhérent à la nature même de l'Argentine et surtout le tango en filigrane omniprésent.
Décor dans lequel le passage de Corto, ici tel un fantôme, va se réveiller et faire tourbillonner le pire. le contexte historique est peut-être un peu trop présent au détriment de la poésie onirique. le lecteur de Corto ne veut pas de politique et encore moins d' histoire réelle: il veut du rêve de l'entre-deux en Argentine comme en Éthiopie.
Un décor graphique très séduisant avec ses vues de voies urbaines argentines peuplées de tramways rectangulaires qui donnent l'impression de voler sur les pavés, de voitures qui vues sous plusieurs angles différents ne semblent jamais à la même échelle, déformées, soit grosses soit étirées soit contractées voire courbées.
Les couleurs sont attachantes celles de Corto toujours les mêmes: sable, bleu/mauve et blanc ainsi que l'insigne et les boutons «pain d'épice»
Les fonds en ocres dégradés, pas rouge pour le sang à peine un marron/orangé, pas de vert mais du jaune citron très vif surtout dans les lettres des onomatopées.
Un régal pour les yeux, un style expressionniste très épuré presque minimaliste et des aquarelles du début de la BD.
Un Corto un peu particulier mais qui se laisse bien voir.
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Que dire des albums et des aventures de Corto Maltese ? C'est parfois et souvent incompréhensible, mystique, dénué de sens tel qu'on s'y attendrait, mais cela fait voyager, nous tire de notre zone de confort et recrée une atmosphère toujours bien particulière dans laquelle, une fois l'album terminé, on rêve de se replonger aussitôt.
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Ce 10e volume des aventures de Corto Maltese est assez déroutant : Tango est clairement un polar en plein Argentine entre les latifundias et les anciens "outlaws" nord-américains. La violence y est plus que jamais présente, ce volume est véritablement sanglant à force de règlements de compte !

Entre tous ces morts violentes, Corto cherche la fille d'une amie assassinée pour avoir mis le nez dans des affaires politico-financières de grande ampleur. Les mafias communautaires rôdent et Corto est en quête (comme toujours) mais il doit chercher ici à sauver l'orphelin sans la veuve.

Hugo Pratt fait balader son héros dans des cadres souvent nocturnes avec pour symboliques ces deux croissants de lune qui suivent et parlent à Corto dans ses rêves. Un tango sensuel (pléonasme) nous est offert, mais sublimé par les cases sans paroles d'Hugo Pratt où se croisent les visages des partenaires de danse de Corto.

Mais une beauté sans nom marque le lecteur avec l'apparition tout en jeu de cartes d'Esmeralda, une autre amie de Corto qui va l'aider à retrouver la petite fille qu'il cherche (et que le lecteur ne verra jamais !). Seule Esmeralda, impériale beauté, reste ancrée dans l'esprit du lecteur...

Quand celle-ci demande à Corto s'il n'a jamais aimé, on aurait préféré qu'il dise oui en la regardant intensément... Votre serviteur l'aurait fait sans hésiter ! ;)

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» Retour en Amérique du sud ,à Buenos Aires en 1923. Corto vient pour aider , puis venger une ancienne amie. Sont évoqués les réseaux de traite des blanches (les mêmes que dans « Les prisonniers de la liberté » de di Fulvio) et la poice argentine violente et corrompue. L'aventurier Butch Cassidy joue un rôle dans l'histoire. Pas d'ésotérisme , un dessin assez sage , un scénario confus , ce n'est pas du meilleur Corto (à mon avis)
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