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Critique de okang


okang
27 février 2024
Corto Maltese en Sibérie... Tout est dit dans le titre : aventures, combats, machines folles, généraux fous, sociétés secrètes, trésor de guerre, romance... le sixième volume du marin maltais est un des plus fous au sens de péripéties et de retournements dans le scénario.

Hugo Pratt fait de notre marin un héros de western dans les neiges de la Russie éternelle au croisement de la Chine et de la Mongolie dans cette période d'avènement du bolchévisme. C'est intense, on ne s'ennuie pas (qui s'ennuie d'ailleurs à la lecture d'un Corto Maltese ?).

Une figure assez incroyable, chevaleresque (et assez folle) est le baron Roman von Ungern-Sternberg : Russe blanc, descendant des chevaliers teutoniques selon la belle Duchesse Seminova, ce général veut renverser les Bolchéviques et surtout créer son empire en Asie centrale. le lecteur se dira qu'Hugo Pratt a encore trouvé un personnage génial, sauf qu'il a réellement existé !

Les femmes sont aussi très présentes et pilotent encore ces hommes qui se courent après les uns les autres comme la Duchesse Seminova et Changhaï Li. On découvre encore un Corto fleur bleue pour cette "Lanterne rouge" qui aurait pu incarner la conclusion romantique de notre marin (n'en dévoilons pas plus).

L'oeuvre de Pratt fait de cette époque une (énième) ode à la liberté mais dans un monde où les frontières n'avaient finalement pas de signification. Les protagonistes passent d'un pays à un autre avec une telle facilité qu'on regrette ce monde perdu. Un monde qui ne ressemble en rien à celui que nous connaissons, si cadenassé derrière les frontières matérielles et technologiques qui contrôlent les mouvements des individus. Bien évidemment, Hugo Pratt ne connaîtra pas ce monde post-11 Septembre... (hormis dans la suite imaginée dans Océan noir par Bastien Vivès et Martin Quenehen).

Une note enfin d'humour surgit avec l'apparition de Raspoutine qui fait réagir Corto de manière très amusante. le duo légendaire se recompose pour ces aventures enneigées qui annoncent aussi La Maison dorée de Samarkand.
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