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Citations sur Nos secrets trop bien gardés (15)

Ils avaient leurs satellites, mais nous avions leurs livres. A cette époque-là, nous croyions que les livres pouvaient être des armes _ que la littérature pouvait changer le cours de l'histoire.
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Ce n'était pas juste un livre, mais une arme, une arme que l'Agence voulait se procurer et renvoyer clandestinement derrière le Rideau de fer pour réveiller l'esprit des citoyens soviétiques.
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Ce sentiment d'être perdu, aggravé par la mort de mon frère, avait été la cause d'une dépression qui avait assombri mon horizon tel un nuage au-dessus de quelqu'un prenant un bain de soleil. Je n'avais plus d'appétit et je ne sortais plus de la maison. J'avais définitivement perdu mon poids d'étudiant de première année et arborais une mine de papier mâché, aussi grise que le revêtement d'un trottoir. Mais ce ne sont ni mes parents ni le médecin, celui qu'ils m'avaient obligé à aller voir juste pour que "je lui parle", qui m'ont aidé à m'en sortir. Ce sont Les Frères Karamazov, puis Crime et Châtiment, puis l'Idiot, et enfin tout ce que l'auteur avait écrit. Dostoïevski m'avait lancé une corde au fond du trou dans lequel j'étais tombé et il avait commencé à me tirer de là. Quand j'avais lu "Le secret de l'existence humaine consiste non pas seulement à vivre mais à trouver un motif de vivre", j'avais pensé Oui ! C'est exactement ça !
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Je savais que je verrais quand même le jour se lever encore une fois, et que je continuerais à vivre. C'est d'ailleurs ce que font toujours les femmes russes. C'est dans nos gènes, nous avons ça dans le sang.
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Après avoir endossé une identité qui me servait de couverture, je trouvais de plus en plus difficile de revenir à ma vraie vie. Je m'imaginais parfaitement ce que signifierait disparaître pour devenir entièrement quelqu'un d'autre. Mais pour devenir quelqu'un d'autre, il faut d'abord avoir envie de se perdre.
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Il nous servait des verres de ce whisky dont il gardait une bouteille dans un tiroir de son bureau et parlait avec une éloquence tout poétique du rôle que l'art et la littérature devaient jouer dans la propagation de la démocratie. Il expliquait comment les livres étaient la clef permettant de démontrer que seule une vraie liberté d'expression permettait à des chefs-d'œuvre d'exister. et il expliquait alors qu'il avait rejoint l'Agence pour diffuser ce message. Il disait que les Russes attachaient une grande valeur à la littérature, équivalente à celle que les Américains attachaient à la liberté: "Washington a ses statues de Lincoln et Jefferson, disait-il, alors que Moscou rend hommage à Pouchkine et Gogol."
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Parfois, ils nous désignaient par la couleur de nos cheveux ou une partie de notre anatomie : la Blondinette, la Rouquine, Gros nichons. Mais nous avions, nous aussi, des surnoms pour chacun d'entre eux : la Cavaleur, Pue de la gueule, Grandes dents.
Pour eux, nous étions juste "des filles" ; or, c'était faux.
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La colère est un pauvre ersatz de la tristesse ; comme de la barbe à papa, la douceur de la revanche se dissout immédiatement.
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Et puis, il y a eu Jivago.
Classée sous le nom de code AEDINOSAUR, c'est l'affaire, la mission qui a tout changé.
Le Docteur Jivago- un nom que plus d'une d'entre nous a d'abord eu du mal à retenir- avait été écrit par le plus grand auteur soviétique vivant, Boris Pasternak, et interdit de publication dans le bloc de l'Est en raison des critiques portées contre la révolution d'Octobre, et sa nature dit « subversive ».
Au premier coup d'œil, il n'était pas évident de déceler comment un tel roman épique, racontant l'histoire d'amour vouée à l'échec entre Iouri Jivago et Lara Antipova, pourrait être utilisé comme une arme , mais l'Agence n'avait jamais manqué d'imagination.
La note de service interne initiale décrivait le Docteur Jivago comme l'"oeuvre littéraire littéraire la plus hérétique écrite par un auteur soviétique depuis la mort de Staline", expliquant que le livre avait un "fort potentiel en terme de propagande", pour "sa description plein d'acuité", mais discrète, des effets du système soviétique sur la vie d'un citoyen intelligent et sensible". En d'autres mots, c'était parfait.
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En suivant les rails jusqu'à ce qu'ils disparaissent au milieu de toute cette blancheur, nous avons tracé un chemin dans la neige vierge. Personne n'a demandé combien de temps nous devrions marcher, mais c'était pourtant la seule chose à laquelle nous pensions. Deux heures ou deux jours ? Deux semaines ? J'ai essayé de concentrer mon attention sur les traces de pas de la femme qui me précédait et dont je n'ai jamais su le nom. J'essayais de mettre mes pas dans les traces qu'elles laissait derrière elle. J'essayais de ne pas penser à mes orteils ou mes doigts qui avaient commencé à picoter aux extrémités, ni à mon nez qui coulait, les gouttes gelant au creux de la fossette au-dessus de ma lèvre supérieure - cette même fossette que Borya touchait souvent du bout d'un doigt quand il me taquinait.
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