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Critique de hellrick


Prologue. 1972. L'expédition Apollo 17 ramène de la lune des échantillons de roche qui finissent par disparaitre, mystérieusement « égarés ». Trois décennies plus tard, Marston Weathers est abattu, au Nouveau Mexique, par un tueur à gages, Jimson Maddox. Avant de mourir, l'agonisant confie à un certain Tom Broadbent un carnet, rédigé en code, qu'il destine à sa fille, Robbie. N'ayant guère confiance dans la police, Tom s'adresse à un personnage improbable comme il n'en existe que dans les romans : Wyman Ford, ancien expert en décryptage de codes secrets reconverti moine dans un monastère perdu. Mais Maddox cherche, lui aussi, à mettre la main sur le fameux carnet.
Spécialiste du techno-thriller, Douglas Preston est fréquemment associé à Lincoln Child, notamment pour la très réussie série consacrée à Pendergast. Il a également écrit, seul, une poignée de romans dans un style similaire et qui démontrent son solide métier de « page turner ». Les chapitres sont très courts (généralement 3 ou 4 pages) et donc fort nombreux (une centaine pour un total de 500 pages) : ils nous baladent avec une science éprouvée entre les principaux protagonistes, tous assez peu vraisemblables mais bien typés. Tom Broadbent, apparu dans CODEX, le précédent bouquin de Preston rassemble ainsi toutes les qualités du pur héros de roman, aussi riche qu'honnête, prêt à tout risquer pour tenir la promesse faite à un inconnu agonisant. Jimson Maddox est un tueur à gages sadique traditionnel qui ne tarde pas à enlever l'épouse du héros, bien décidé à la violer. le moine ancien de la CIA, Wyman Ford, aussi original que peu crédible, reviendra dans plusieurs romans ultérieurs de Preston. Nous trouvons également l'assistante en mal de reconnaissance d'un paléontologue et un scientifique désireux de s'emparer du squelette d'un tyrannosaure.
Le roman alterne donc les points de vue des protagonistes afin de maintenir l'intérêt et l'auteur n'hésite pas à proposer de nombreux (petits) cliffhangers qui relancent régulièrement la machine. Pourtant, le tout ne parait pas franchement original : T-REX s'inscrit dans la tradition du techno-thriller littéraire à grand spectacle qui mélange joyeusement aventures et action avec une pointe d'espionnage et une dose de science-fiction. Un style popularisé, entre autre, par Clive Cussler, Michael Crichton ou Tom Clancy et depuis repris par bien des auteurs américains, Dan Brown en tête. Preston accommode efficacement sa tambouille sans éviter les nombreux clichés. Malgré la couverture et l'accroche prometteuse (« mort il y a soixante-cinq millions d'années il peut encore tuer ») qui annonçait une sorte de JURASSIC PARK le lecteur ne verra jamais le tyrannosaure en action, il faudra se contenter de son squelette. On peut donc avoir l'impression de s'être fait avoir jusqu'à l'os, d'autant que les descriptions de l'animal régulièrement dispensées par l'auteur tiennent finalement de l'anecdote et n'auront aucune incidence sur l'intrigue.
La courte poursuite voulue haletante, l'intervention de militaires au service du gouvernement désireux d'étouffer l'affaire, la révélation finale, l'enlèvement de l'héroïne,…Rien de bien neuf, que du déjà lu et relu avec néanmoins une impression générale d'efficacité : T-REX se lit donc très rapidement mais ne peut échapper au syndrome de la grenouille se prenant pour le boeuf. Autrement dit, tout cela ressemble fort à un de ses petits bouquins de gare qui pullulait dans les années ‘70 et ‘80 sauf qu'ici l'auteur se prend davantage au sérieux et s'étend sur 500 pages (au lieu de 200) pour boucler son intrigue. de plus, à force de surenchère dans le dernier acte la crédibilité, déjà entamée, en prend un coup et les personnages sont définitivement trop stéréotypés et manichéens pour que l'on puisse douter une seule seconde de la fin.
Bref, T-REX s'impose comme un divertissement correct (quoique longuet) mais qui manque vraiment d'originalité, de suspense ou même d'une certaine hargne tant l'ensemble prend soin de rester très grand public, y compris lors des scènes violentes.
Si le livre « fait le job », il ne peut prétendre dépasser la moyenne des (trop nombreux) bouquins d'aventures de ce style.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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