Arbres est une pure ode à la nature, aux
arbres en particulier, en cela, on peut faire une comparaison contemporaine avec
mes forêts d'
Hélène Dorion qui est un grand succès poétique actuel. Mais revenons à ce sublime recueil de
Prévert qui est un magnifique hommage aux
arbres, aux forêts, à la nature éternelle, sans laquelle l'homme ne peut vivre sereinement. Avec son style inimitable, l'auteur nous invite à un voyage dans une forêt de vers plus bigarrés les uns que les autres, mots brillants de mille feux au firmament des chemins de traverse à la
Prévert, remplis de métaphores subtiles, d'humour noir sarcastique, d'images pittoresques à la Don Quichotte. L'auteur à la gouaille poétique unique, livre un hymne d'amour à ses vieux potes de toujours, les
arbres, camarades de virée indispensables pour être heureux au quotidien, entretenant avec eux un rapport presque intimiste, les chantant, les louant, mais aussi les plaignant, en voyant avec tristesse et colère, d'autres forêts beaucoup moins sympathiques apparaître, celle des hommes et leurs outils de destruction, celle des villes et du béton. On voit au fur et à mesure du recueil, sans aucun doute monter la conscience écologique de l'auteur, en offrant des réquisitoires grinçants, ironiques sur la diminution des espaces naturels, sur le danger des incendies en particulier dans le sud de la France, où sur la menace que la déforestation fait peser sur les espèces animales.
Prévert est un poète exceptionnel qui sait trouver les
paroles qui font mouche dans le coeur des lecteurs, les amenant indéniablement à une compassion pour le sujet traité.
Ce recueil en plus d'être un vibrant appel pour la préservation de la nature par la poésie, se double d'une somptueuse galerie de tableaux à l'encre de Chine pour illustrer ses propos poétiques.