Chino fait poète

12 h 20, sucré rétro
  
  
  
  
pendant le sandwich l’UV shampouine
d’incarnat la dune aux oyats

voilà ce fard aux lèvres de gars
maigres (sur mobs) et gamines
teen (Vichy pastel)
               — ça
goûte en dessert bon au bec
le Cémoi en barre avec
petit plus de morve et larmoi


p.17

12 h, pause casse-croûte
  
  
  
  
brrr la ventouse ! aïe les suçoirs !
ô mer amère ! ô cauchemars !

mais oust, Kraken ! lâche
le virtuel moche ou vache

pile poil midi voici
le réel : mange pas que du pis


p.16

10 h 25, zoom sur la botanique
  
  
  
  
50 m en plouf aval à vue
de nez via les prunelliers
c’est vachtement entre les ronciers
inamical aux mollets nus

en bas : le chou (marin) a
près le panicaut à volonté
ou l’euphorbe fluette et la
potentille hélas négligée


p.12

16 h, grain — puis éclaircie
  
  
  
  
crrr crrr ça gratouille à cru, les matières
platies sous noroît ! ras les grès non
moussus ulex gallii (l’ajonc à scorpions)
crachote un vol d’azurés des mouillères

→ N.N.O (nuée sur cap à nez mauve au
loin) : ô piment du grain, ketch
up de pointu l’huile du clapot !
(dessous : soupe au poulpe & seiche)

recul au tas (joncs) : ça pique ! un cri
pompe aux nimbus un embrun de vie
et clac : arc-en-ciel ! salut à l’oublieuse
urne ! à la mer lascive ! à sa lessiveuse !


p.20

11 h 50, la possibilité du calmar
  
  
  
  
               Les rêves passés par la porte d’ivoire
          sont trompeurs. Ceux sortis par la porte de
          corne disent vrai.
                                  Odyssée, XI

haut : flocons d’ouates (flic !)
ourlés d’ziaux bons qu’aux mic
tions (floc !) / bas : flacs vomis
des laisses — 1, 2, 3, cap au pis !

quel pis ? : qu’à mort corne
expiré des fonds son krââ !
krââ ! le céphalopode à
3 cœurs + bec de corne

né (8 pieds !) du cal au talon
non de l’ivoire à olifant
l’œufant des affres crie :
                   tout en surface ment
     c’est pire au fond


p.15

10 h 10, un peu de géologie
  
  
  
  
sous couche d’R.A.S : classique
quaternaire à micaschistes mais
suite à 600 millions de balais
rab de pillow-lavas basaltiques

note un grenat dans la caillasse
banale en grumeleux qui fige
son conglomérat silicaté jaunasse
depuis 570 millions de piges

scoop : l’alvéolé détritique en
douce y fait des bulles qui
façon spa te chatouillent si
tu trépignes dessus en gloussant


p.11

10 h, sur la falaise
  
  
  
  
zut ! si l’air bleu d’oubli
s’échevèle à la fraîche
c’est xa va sur les non sèches
roches recrachiner pipi

va pas te casser dans l’éboulement
la gueule aux détritus : sur l’estran
après le tout schuss épicé d’ajonc
on pue (H 2S + NaCl) pas bon

jumelles → ∞ (N.N.E) : fistule
d’éclaircie ! un peu vif Phébus
bave — et zig à l’oculus
(zénith) zague un vol minuscule


p.10

8 h, aux doigts de rose
  
  
  
  
drrring : les doigts rosses ! un dé
gobillé d’aube a déboulé

dehors la vacherie exhale
(CH 4) et du pétale
(foutreau) te pleut
gras dans l’yeu

requinque 1 : la débarbouille
requinque 2 : bol de bidrouille

et zou le short ! — au ferraille
ment des songes : bye ! bye !


p.9

Chino sur la falaise
16 h, grain ―puis éclaicie
  
  
  
  
Crrr crrr ça gratouille à cru, les matières
platies sous noroît ! ras les grès non
moussus ulex gallii (l’ajonc à scorpions)
crachote un vol d’azurés des mouillères

→ N.N.O (nuée sur cap à nez mauve au
loin) : ô piment du grain, ketch
up de pointu l’huile du clapot !
(dessous : soupe au poulpe & seiche)

recul au tas (joncs) : ça pique ! un cri
pompe aux nimbus un embrun de vie
et clac : arc-en-ciel ! salut à l’oublieuse
urne ! à la mer lascive ! à sa lessiveuse !


p.20

pensée au p’tit déj’
  
  
  
  
des fumigations du bol de café
ou (si tu oses lever le nez)
des cuvettes du firmament
petit homme dès qu’étant né
tu files au néant
le jet du Léthé
troue d’un lait hallu
ciné toi : c’est foutu