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Critique de BillDOE


Marcel, le narrateur, arrive à l'adolescence, période ou les sens s'éveillent aux charmes de la gente féminine et l'occasion pour lui de poursuivre de ses assiduités son ami d'enfance, Gilberte, fille de Swann et d'Odette de Crécy. Celle-ci finit par l'éconduire et lui signifier qu'il n'aura jamais ses faveurs.
Le narrateur part pour les vacances d'été à Balbec, ville balnéaire du bord de la Manche où il résidera les quelques mois estivaux au grand hôtel en compagnie de sa grand-mère. C'est l'occasion pour lui d'apercevoir un groupe de jeunes filles et de s'en faire connaître. Il réussit à se joindre au groupe par l'intermédiaire du peintre Elstir qui a bien connu Mme Swann et dont les jeunes filles servent parfois de modèle. Il fait la connaissance d'Albertine qu'il tentera de séduire. Celle-ci l'invitera dans la chambre qu'elle a louée dans le même hôtel que lui lors de sa dernière nuit à Balbec. Il tentera de l'embrasser mais sera aussitôt repoussé par la jeune fille outrée.
Résumer le deuxième tome de « à la recherche du temps perdu » n'a pas grand intérêt car l'histoire n'est qu'un prétexte pour l'auteur pour décrire non pas les faits mais toute la multitude de détails qui les représente, qui les idéalise. L'auteur s'amuse des péripéties dont il parle, elles ne sont qu'un élément secondaire dans son discours. C'est dans ses phrases sans fin qu'il maîtrise à la perfection, dans la précision des termes employés, la richesse de son vocabulaire et ce nuancier d'impressions qu'il suggère que le talent de Proust exulte, explose, irradie page après page. Ainsi : « Hélas, le vent de mer, une heure plus tard, dans la grande salle à manger – tandis que nous déjeunions et que, de la gourde de cuir d'un citron, nous répandions quelques gouttes d'or sur deux soles qui bientôt laissèrent dans nos assiettes le panache de leurs arêtes, frisé comme une plume et sonore comme une cithare – il parut cruel à ma grand-mère de n'en pas sentir le souffle vivifiant à cause du châssis transparent mais clos qui, comme une vitrine, nous séparait de la plage tout en nous la laissant entièrement voir et dans lequel le ciel entrait si complètement que son azur avait l'air d'être la couleur des fenêtres et ses nuages blancs, un défaut du verre. »
Les couleurs explosent en un gigantesque feu d'artifice, les odeurs exhalent leurs essences variées, les bruits deviennent une symphonie parfaitement orchestrée, on le vit comme on le lit, on est happé par le monde de Proust, ensorcelé par la magie des mots, de ses mots.
Si la lecture du roman de Proust peut paraître ardue, incompréhensible, voir hermétique, c'est parce qu'on pourrait l'aborder comme une méditation, laisser l'esprit voyager librement au fil des phrases, se laisser flotter de page en page, et s'imprégner de cette atmosphère à nulle autre pareille, mais pour cela, prendre son temps, le temps que l'on aurait perdu si l'on ne s'arrêtait pas sur les détails, les impressions, tout comme l'auteur s'y emploie.
Editions le livre de poche, 542 pages.
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