Citations sur Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès (32)
Il ne peut s'empêcher de penser à Sartre, une vieille lecture de jeunesse. "L'enfer, c'est les autres." Seul, enfin . Repartir de zéro, Avec de nouvelles idées plein la tête.
Dans "Les Misérables", un de mes livres de chevet, Victor Hugo écrit : « La police supposa que le forçat évadé [Jean Valjean] avait dû se diriger vers Paris. […] Aucune forêt ne cache un homme comme cette foule. »
« Aucune forêt ne cache un homme comme cette foule »..., me répétais-je en hochant la tête, l'air faussement pensif. Ligonnès était un rat des villes, pas des champs, pourquoi donc imaginer qu'il était parti se cacher dans les bois ? Cela ne tenait pas debout.
- Nous sommes dans un tribunal, lance l'avocat général en me fusillant du regard, pas dans l'un de vos romans, soyez sérieux, je vous prie, l'affaire est grave. Je précise ma question : quel usage avez-vous fait de ce couteau à beurre le 26 mai 2023, très précisément ?
- Je l'ai utilisé contre quelqu'un.
- Contre qui ?
- Un homme.
- Connaissiez-vous cet homme ?
- Comme tout le monde.
- Pourriez-vous me donner son nom ?
- Xavier Dupont de Ligonnès.
- Est-ce exact de dire que vous avez tué M. Dupont de Ligonnès à l'aide de ce couteau à beurre, monsieur Puèrtolas ?
- Je n'ai fait que me défendre !
– J’ai autant de nouvelles de ma mère que de Xavier Dupont de Ligonnès, lui répondis-je, certain que je pouvais faire de cette phrase un tee-shirt ou un bandeau de livre.
Sans argent, il n'y a pas de liberté. On dirait l'énoncé d'un devoir de philo. Vous avez quatre heures.
Lui, il veut vivre, quelque part, tranquille. Son désir de vivre est d'ailleurs si grand qu'il ne peut passer que par la mort des autres. Continuer son existence sans femme ni enfants, sans chaînes, libre de pouvoir tout refaire. Disons-le, une sorte de réincarnation, en quelque sorte, pour cet homme si religieux
Il n'y a rien de mieux que de conduire une voiture pour se sentir libre.
La présomption d’innocence nous obligeait cependant à jouer les demeurés et à considérer toutes les éventualités, même celle d’un maçon espagnol diabolique qui aurait fumé sa Gauloise maïs sur le boulevard Robert-Schuman la nuit du 3 avril 2011 et aurait soudain été pris d’une irrépressible envie de massacrer et de faire disparaître une famille entière d’inconnus tout en réformant la terrasse de leur jardin au passage. Je penchais plutôt pour cette théorie, je connaissais bien les maçons espagnols, ils étaient prêts à tout pour refaire une terrasse.
En gros, un homme ordinaire qui avait été contraint, à un moment de sa vie, de faire quelque chose d’extraordinairement horrible et irréversible. Je suis persuadé que nous sommes tous des assassins en puissance, il suffit d’une simple circonstance pour le devenir.
Pour ma part, je pensais que Michel avait vu Xavier, j'en étais convaincu, mais cela n'engage que moi. Le flair de flic, ou d'écrivain. Lui avait-il donné de l'argent ? Peut-être pas, mais ils s'étaient vus, leur petite virée dans le Var n'était pas due au plus grand des hasards. Indépendamment de l'horrible acte que Ligonnès avait commis, c'est un sentiment grisant que d'être le meilleur ami de l'homme le plus recherché de France et d'être le seul détenteur de son secret. Mesrine devait bien avoir un meilleur ami. Et Hitler donc !