Ainsi, notre civilisation possède désormais un test infaillible, un test scientifique capable de déterminer si un homme dit ou non la vérité ! Et le premier qui se soumet à ce test ment et s'en sort haut la main.
Lorsqu'un homme commet un crime, je le ressens comme s'il avait commis un péché. Ma théologie c'est l'application de la loi. Un homme qui commet un acte criminel exerce sur un autre être humain les pouvoirs de Dieu. C'est alors à la victime de décider si elle accepte cet autre dieu dans sa vie. Lorsque la victime et la société acceptent le crime, de quelque façon que ce soit, c'est la volonté de survie de la société toute entière qui est menacée. La société et même l'individu n'ont le droit ni de pardonner ni d'alléger la peine. Pourquoi imposer la tyrannie du criminel sur une population qui se soumet aux lois et adhère au contrat social ?
Lorsqu'un homme renonce aux plaisirs de l'existence pour se consacrer au bien de ses semblables, ces derniers ont toute raison de se méfier.
Un homme sans vice? Mais c'est un voilier sans voile!
La loi peut être tordue de façon à servir une civilisation perverse. Le riche peut échapper à la loi, et même parfois le pauvre, s’il a de la chance. Certains juristes traitent la loi comme des maquereaux traitent leurs protégées. Des juges vendent la loi et des tribunaux la trahissent.
Le gouvernement doit promettre à chacun la sécurité face au crime et aux duretés de la vie économique ; il doit promettre à chaque citoyen le droit et les moyens de poursuivre son rêve individuel de bonheur. C’est alors, et alors seulement que les gouvernés sont tenus d’obéir aux lois qui permettent à la civilisation d’exister.
Comme il pouvait les haïr, tous ces papes ! Ce pape Innocent IV, ces Pie, ces Benoît, tous saints hommes ! Mais surtout amasseurs de richesses, anéantisseurs de la vraie foi en la liberté de l’homme, sorciers momifiés qui avaient envoûté les damnés de la terre avec les fumerolles de l’ignorance, avec leurs ignobles insultes à la crédulité humaine.
Une autorité sur laquelle l’on crache ne peut maintenir l’ordre. Une autorité moquée et humiliée ne peut prétendre maintenir la cohésion de son propre tissu social.
Les riches et les puissants ont les moyens de se protéger. Ils ne comptent pas pour ça sur la police. Ils entourent leurs propriétés de coûteux systèmes de protection. Ils ont des gardes du corps. Ils vivent complètement à l’abri du crime.
L’une des grandes énigmes de l’être humain, c’est la façon dont il peut agir contre ses propres intérêts. L’orgueil bien souvent le conduit à sa perte. L’envie et le fantasme le conduisent dans des impasses.