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Critique de Thrinecis


A chaque fois, la relecture d'un roman de Barbara Pym est comme une nouvelle découverte. Ces chroniques de moeurs semblent ne pas raconter grand-chose et être dépourvues d'une véritable consistance. Bien des années plus tard, je suis toujours incapable de m'en souvenir car elles ne m'ont laissé que de vagues impressions. C'est pourtant avec un réel plaisir, mêlé de quelques réminiscences mélancoliques, que j'ai relu ce roman.

Sous l'oeil tendre et moqueur de Barbara Pym, des étudiants en anthropologie s'agitent pour obtenir une bourse qui leur permettra de partir en mission, très probablement en Afrique, et, à défaut d'étudier de lointaines tribus, appliquent leurs apprentissages à l'étude des moeurs sociales de leurs compatriotes. Tom, lui, avait eu la chance d'obtenir une bourse pour l'Afrique : il en revient auréolé d'une certaine gloire et retourne vivre chez Catherine, une femme un peu plus âgée que lui, chroniqueuse pour des magazines féminins, avec qui il vit une liaison tranquille, sans plus de saveur ni de piquant. Quand il rencontre la jeune Deirdre, flatté par l'admiration qu'elle lui porte, Tom se laisse convaincre qu'il éprouve quelques sentiments pour elle.

L'on prend le thé toutes les 10 pages, l'on discute du bien fondé de servir de la volaille à un membre du clergé, de porter du jais quand on n'est pas en deuil... C'est suranné, reposant, hors du temps. Pourtant, derrière les apparences policées de chacun des personnages, se cache parfois un désespoir ou une tristesse poignante. Mais les masques sont de mise pour maintenir une retenue très british qui est la marque d'une parfaite éducation.

Ecrit en 1955, le roman aborde aussi les relations hommes-femmes : les hommes hésitent entre galanterie et muflerie, sans savoir si proposer un taxi à une jeune fille pour rentrer chez elle ou la raccompagner à la station de métro serait lui témoigner une prévenance d'un autre âge, peu en accord avec l'émancipation naissante des femmes, ou au contraire une marque de courtoisie et de gentillesse que les jeunes filles continuent à apprécier. Mais toutes les femmes de ce roman, se montrent toujours très maternelles, conciliantes et consolatrices qu'il s'agisse de Deirdre ou de Catherine, bien que cette dernière soit une femme aux idées plutôt libres.

Un moment d'évasion bien agréable !

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