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Critique de Bimach


Ce que certains, dont je suis, recherchent dans un roman policier, c'est surtout, au-delà de la seule intrigue, l'occasion qu'elle donne de pénétrer des univers à découvrir, soit dans le passé pour les romans policiers historiques, soit dans un milieu refermé sur lui-même avec une atmosphère qui lui est propre, comme dans Simenon, soit dans une société éloignée de la nôtre culturellement et par les moeurs politiques.
C'est ce dernier type de perspective qu'offre le livre de Qiu Xialong, qui semble parfaitement connaître, bien qu'il vive à présent aux États Unis, les ressorts et les évolutions du fonctionnement des administrations policières et municipales, et des médias en Chine. Il nous fait sentir le poids que fait peser la présence, le plus souvent implicite, du Parti, sur les individus, comme l'ex inspecteur principal Chen, quand leur action est susceptible d'avoir un effet, même indirect et involontaire sur sa stratégie, les luttes internes qui s'y livrent, et l'image qu'il veut donner à la population. Qiu montre bien l'effet de désorientation psychologique que peut provoquer chez certains cette pression permanente dont les ressorts ne sont pas toujours clairs.
Le roman aurait été parfait si l'on avait pu mieux ressentir, au-delà de cela, l'atmosphère de la vie quotidienne des gens de la rue de Shangaï, qu'on n'y voit pas bien vivre, au-delà de quelques scènes de restaurants de rue et de la description des queues qui y attendent une nourriture simple mais délicieuse. Cette transplantation totale dans les lieux où l'intrigue nous emmène, et qui en fait plus qu'un décor, (comme on la vit par exemple dans les romans historiques policiers d'Anne Villemin Sicherman) manque un peu ici.
Ce manque est partiellement compensé par une passionnante plongée dans la poésie chinoise, mais c'est autre chose.
Et la fin, avec les efforts du héros pour conserver un espoir impossible en l'avenir, est à mon sens bien amenée.
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