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Critique de sandrine57


La table de Min, c'est l'endroit où il faut être vu à Shangai. Gros sous et huiles du Parti y ripaillent ou aimeraient le faire, car la dame est sélective et choisit avec soin ses clients. Les élus ne sont qu'éloges à son égard, les recalés répandent les pires rumeurs à son sujet.
Quand son aide-cuisinière est assassinée, Min est immédiatement arrêtée et, si certains s'en réjouissent, d'autres sont très inquiets. Leur hôtesse pourrait divulguer certains secrets sous la pression de la Sécurité intérieure.
Chargé de disculper la cuisinière par un riche homme d'affaires, Vieux Chasseur demande à Chen Cao de lui prêter main forte. Mais l'ex-inspecteur principal a les mains liées. Mis sur la touche par le Parti, il est désormais directeur du Bureau de la réforme judiciaire en convalescence forcée et doit faire profil bas pour ne pas envenimer sa situation déjà précaire. Pour s'occuper, il se plonge dans une enquête du juge Ti du hollandais Robert van Gulik. Toujours prompt aux comparaisons poétiques, il établit un parallèle entre l'héroïne du roman et la malheureuse Min. Aussi, sans avoir l'air d'y toucher, et épaulé par sa nouvelle assistante, la dynamique, jeune et jolie Jin, le directeur Chen se mêle dans l'enquête.

C'est toujours un plaisir de marcher dans les pas de Chen Cao dans les rues de Shangai. Mis au placard, l'ex-policier se languit, dans l'attente d'une décision du Parti. Son éviction est-elle définitive ou peut-il encore espérer une réhabilitation ? Désormais célèbre et reconnu comme le meilleur enquêteur de la ville, voire du pays, Chen jouit d'une notoriété sans précédent parmi la population et sur les réseaux sociaux. le Parti marche donc sur des oeufs, encombré de ce policier opiniâtre qui a souvent froissé la susceptibilité de messieurs haut placés. Et il en va de même pour Chen qui essaie de se faire discret même quand l'envie d'enquêter le titille. Par bonheur, sa nouvelle assistante est douée pour lire entre les lignes et se substitue à lui sur le terrain sans qu'il n'ait à le lui demander explicitement. Ensemble, ils partagent petits plats, phrases à double sens et révélations cryptées jusqu'à la résolution de l'enquête.
Promenade gastronomique et poétique pour ce dernier opus un peu longuet. Si Jin apporte une touche de modernité, adepte qu'elle est d'internet et des macha latte de chez Starbucks, Chen Cao semble épuisé comme si le Parti avait réussi à le persuader que son repos forcé n'était pas le fruit de manigances politiques mais véritablement nécessaire à sa santé. Il traîne un peu la patte mais reste le policier perspicace qu'il demeurera toujours. de plus la comparaison filée tout au long du récit entre l'affaire Min et les enquêtes du juge Ti paraît artificielle. On sent bien que c'est un prétexte pour l'auteur qui cherche déjà à vendre son prochain livre.
On aime parce qu'on est attaché à Chen mais il faudra se reprendre et lui proposer des aventures plus palpitantes à l'avenir.
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