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Critique de Domichel


Virginie Occidentale, années '20.
Lorsque l'excentrique Old Pete, sorte d'ermite un peu paumé, et Mike Orkins, fermier qui l'a pris en stop, arrivent au carrefour de la route d'Arroyo, au matin de Noël, c'est un drôle de cadeau qu'ils découvrent : un homme décapité, crucifié sur un poteau en forme de T à l'intersection de routes en forme de T. Vite informé au saut du lit, l'inspecteur Luden se rend sur les lieux et commence une enquête de routine et de voisinage , avec le peu de moyens dont il dispose dans sa ville de 200 âmes… C'est l'instituteur dont on a retrouvé le corps mutilé, mais de tête, point.
Attiré par un article dans la presse le jeune détective Ellery Queen, fils de l'inspecteur Richard Queen de la Brigade criminelle de New-York, appelé pour une conférence à Chicago, convainc son père, avant de rejoindre New-York, de faire un détour par Arroyo pour voir de quoi il retourne. Six mois plus tard le professeur Yardley, vieil ami de la famille, envoie un télégramme à Ellery pour l'inviter à passer quelques jours chez lui à Long Island, son riche voisin ayant été trouvé décapité et attaché en forme de T sur un totem de bois au milieu de son jardin…

Je n'avais jamais entendu parler d'Ellery Queen, détective américain des années '20/'30, ni d'Ellery Queen, pseudonyme de deux cousins à l'origine des aventures de cet enquêteur privé, érudit, élégant et fils de l'inspecteur Richard Queen dont il partage les premières enquêtes, « le Mystère Égyptien » étant le cinquième ouvrage. Grâce à Babelio et l'opération Masse Critique et les Éditions de l'Archipel (Archipoche), que je remercie au passage, c'est chose faite.

Créé à la fin des années '20, Ellery le détective se distingue de nombreux autres de ses confrères au chapeau mou, à l'imperméable froissé, un bout de cigare mal éteint au coin des lèvres, une fiole de bourbon traînant dans un tiroir de bureau et toujours fauchés. Lui au contraire ne semble manquer de rien, toujours d'humeur égale, plutôt joyeux, curieux et cultivé qui relie certains indices grâce à ses connaissances au risque d'aller un peu trop rapidement. Il jouit même d'une certaine autorité, héritée de son père, allant même jusqu'à organiser l'enquête sous les yeux un peu surpris de la police elle-même.
Nathan Lepofsky, alias Manfred Bennington et son cousin Daniel Nathan, alias Frederic Dannay, tous deux nés en 1905 à New-York ont l'idée de s'associer sous le pseudonyme d'Ellery Queen (bah, pourquoi chercher ailleurs ?), pour créer le personnage de l'enquêteur dandy et désinvolte. Publiés à l'origine aux débuts des années '30, les enquêtes de notre héros ont fait l'objet de nombreuses rééditions et même adaptations (cinéma, télévision) et sans oublier les auteurs qui ont fait leurs premières armes sous la franchise Ellery Queen, avec l'accord des créateurs eux-mêmes. L'écriture (la traduction française, plutôt), est agréable et limpide, même si quelques coquilles, de frappe ou de traduction, et de contresens sont parfois gênants. Au-delà du style et de l'époque un peu démodée (pas de gadgets ou de portables, mais les meilleurs auteurs de l'époque s'en passaient bien), le « whodunit » employé est particulièrement efficace. L'enchaînement des meurtres multiplie les pistes alors que c'est justement l'effet inverse qui devrait guider le lecteur. Ce dernier un peu distrait se laisse porter par l'histoire quand à quelques pages de la fin, Ellery Queen s'adresse directement à lui en le sommant presque de trouver le coupable ! Mais oui, il a tous les atouts en main, tous les renseignements, mobiles et alibis, il n'y a qu'une solution possible !

En conclusion un bon moment passé en compagnie d'un fort sympathique enquêteur que je retrouverai sans doute à l'occasion, avec plaisir, et d'autres titres plus adaptés que ce mystère qui n'a rien d'égyptien !
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