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Critique de Bobby_The_Rasta_Lama


Raymond Queneau , le grand prêtre de l'Oulipo, a déposé, avec ses "Exercices de style", une belle offrande sur l'autel de la langue française !

On peut se dire - "à quoi ça sert de relire quatre-vingt-dix-neuf fois la même histoire d'un gus dans un bus, dont le bouton de pardessus aurait mérité d'être remonté", mais justement...
Exercez-vous avec tonton Raymond, expérimentez, extrapolez, exorcisez cette petite histoire autobussante d'une façon de plus en plus extraordinaire !
le livre est comme la gamme de chocolat Côte d'Or - quatre-vingt-dix-neuf fois la même chose, mais à chaque fois le chocolat est différent et presque toujours aussi bon.
Ou prenez cette histoire autobussique par son côté mathématique, si cher à l'Oulipo - on peut poser la même équation maintes fois différemment pour obtenir toujours le même résultat !

Ô lecteur au regard perçant de braise, comme tu te réjouiras de ces "apostrophes" tracés au stylographe à la plume platine !
Les "hellénismes" de Queneau vont te traumatiser le diaphragme, tandis que ses "antonymes" ne t'arracheront pas le moindre sourire...
Tiens ! Minuit ! Il est temps de dormir ! t'exclameras-tu tristement en refermant à contrecoeur cet assemblage de 160 rectangles de papier imprimés des deux côtés et reliés ensemble (ce qui, en définitif, peut aussi bien définir ces "Exercices"). Tout en laissant les "italianismes" per oune autre giorne, ainsi que les anagrammes, alexandrins, polyptotes, apocopes, syncopes et caetera, et caeteron.....
Car "c'est en écrivant qu'on devient écriveron".

Et Raymond est un sacré écriveron ! C'est oun magiciano de tutti motti de la french language, qui vous ressort à l'infini le même lapin de son haut-de-forme, mais tantôt le lapin est noir, tantôt il est blanc, lapin de garenne ou lapin javanais, parfois il a des pattes de devant derrière et celles de derrière devant, les oreilles collés au dos ou les yeux flanqués aux fesses.
Il change sans arrêt et ça nous fait marrer, mais on ne peut pas s'empêcher d'être admiratifs.
Et quand le chapiau est vide, il ne reste qu'à enlever aussi le notre...
Chapeau, monsieur Queneau !
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