- Avez-vous une amie ? (…)
- Dame, je n'aime personne. Le seul amour véritable est celui de deux êtres unis de corps et de cœur, sinon il n'a aucune valeur. Ce que veut l'ami, son amie doit le vouloir aussi, sinon leur accord ne sera pas parfait, et leur fidélité mutuelle doit rester sans faille. L'amour se trouve facilement, mais se conserve difficilement.
(« Gracient et la fée des Eaux »).
(…) le bonheur n'est pas durable et (…) l'homme est souvent l'artisan de son propre malheur.
(« La fée d'Enveitg »).
Pour être heureux, il faut, comme votre sœur, ne posséder que les choses nécessaires, et n'en point souhaiter davantage.
(« La veuve et ses deux filles »).
« Une civilisation engendrée par un dieu masculin colérique, envieux, frustré et jaloux ! Je me demande comment la Mère nourricière, notre mère qui engendre tout ce qui a été, ce qui est et ce qui sera, qui porte en son sein tous les plus beaux monstres et les plus improbables des créatures, à commencer par l'homme, accepte d'être aussi maltraitée et aussi dédaignée par les plus misérables de ses enfants.
« Votre progéniture ne cesse de grandir dans la haine, le mensonge, l'apitoiement sur soi et la décrépitude. Un temps viendra où vous serez de nouveau balayés comme de simples fétus de paille, vous et toute votre science, votre technologie... Car que vaut votre pitoyable existence au regard de celle des enfants de l'Univers ? Vous vous croyez de taille à pouvoir lutter, avec toutes vos inventions ? Chaque cycle ne vous apporte aucun enseignement sur vous-mêmes. Que ne méditez-vous les erreurs du passé, stupides enfants bornés ? »
(« La fée des brumes »).
Les niais ne sont pas d'un naturel craintif : il leur faut trop de temps pour sentir un danger.
(« Dilino et le Diable »).
Les vrais trésors sont en soi-même. Les fées, les anges et les dragons sont des étapes nécessaires, des variations émotionnelles, sur le chemin initiatique d'une réelle transformation.
(« La transfiguration de l'Être »).
Alice insista, pleura, bouda, devint mélancolique et finalement se dit malade. Ces sortes de choses ne se rencontrent également que chez les personnes habituées à voir toutes leurs volontés satisfaites.
(« Riches et pauvres »).