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EAN : 9781574889451
254 pages
Potomac Books Inc (15/03/2012)
2/5   1 notes
Résumé :
This title reassesses Molotov's role in the Cold War, overturning former notions of Molotov as the consummate bureaucrat. It provides a new appreciation of the difficulty of achieving detente between the Soviet Union and the West. It is based on extensive research and the author's access to hundreds of Molotov's files in Russian party, state, and foreign ministry archives. The orthodox view of Vyacheslav Molotov is that he was no more than Stalin's faithful servant,... >Voir plus
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Viatcheslav Mikhaïlovitch Scriabine, alias Molotov, n'a pas bonne presse. Né en 1890, fondateur de la Pravda dès 1912, ce « révolutionnaire professionnel » doit sa rapide ascension au sein de l'appareil à sa proximité avec Staline. Il réalisera toute sa carrière dans son ombre. Il a été réduit au rôle peu gratifiant d'exécutant servile de ses volontés. A la tête du Conseil des commissaires du peuple de 1930 à 1941, il fut associé aux pages les plus sombres du stalinisme : la dékoulakisation, l'assassinat de Kirov, les grandes purges de 1937-1938. Ministre des affaires étrangères à partir de 1939, on lui reprocha d'avoir mis en oeuvre une politique cynique uniquement guidée par les intérêts de l'URSS : le pacte germano-soviétique, la Grande Alliance et enfin la Guerre froide. Écarté par Khrouchtchev du ministère des affaires étrangères en 1956, nommé ambassadeur en Mongolie en 1957 puis à Vienne auprès de l'AIEA en 1960, il manifesta jusqu'à sa mort en 1986 une fidélité inébranlable à la mémoire du « Petit père des peuples » qui le classera définitivement parmi les nostalgiques d'une époque discréditée par les révélations du XXème congrès du PCUS.

Si la biographie de Derek Watson (Palgrave, 2005) fait référence, l'historien britannique Geoffrey Roberts propose de réévaluer cette figure noire du communisme soviétique à la lueur de sources russes inédites. Il ne l'absout pas des crimes du stalinisme. En revanche ce spécialiste de l'URSS insiste sur le rôle joué par Molotov au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

Aux antipodes de la caricature du bureaucrate besogneux laissée par Trotsky – qui voyait en lui « la médiocrité incarnée » – ou par Lénine – qui le décrivit comme « le meilleur employé de bureau de toute la Russie » – Molotov était, à en croire ses interlocuteurs occidentaux, un brillant négociateur. Churchill, qui vantait ses compétences exceptionnelles, sa dureté et son sang-froid, le place sur le même plan que Mazarin, Talleyrand ou Metternich. James Byrnes, le secrétaire d'Etat de Truman, lui donna le surnom de Mister Niet – un surnom qui de facto reste plutôt attaché à la figure de son successeur Andreï Gromyko – mais cela ne l'empêcha pas de saluer sa patience infinie, son énergie inépuisable et la subtilité de son esprit.

En 1945, Molotov est animé par une obsession : éviter une nouvelle guerre mondiale. Conscient des limites idéologiques de la Grande Alliance, il est aussi conscient de son utilité stratégique. Il va tout mettre en oeuvre pour éviter sa dissolution. Il veut y parvenir par le règlement de la question allemande. Il espère qu'une Allemagne dénazifiée, décartellisée, démilitarisée et décentralisée sera le barycentre d'un système européen de sécurité collective. C'est le projet qu'il met sur la table de la Conférence des ministres des Affaires étrangères de Londres de septembre 1945 qui marque peut-être l'apogée de sa carrière diplomatique. C'est le projet qu'il n'a de cesse de défendre avant comme après la mort de Staline – démis du poste de ministre des affaires étrangères en 1949, Molotov le retrouvera de 1953 à 1956.

Mais la radicalisation des deux blocs aura raison de ses espérances. le discours de Churchill à Fulton en 1946, celui de Truman un an plus tard au Congrès, la création de l'OTAN et celle de la RFA en 1948, le projet de Communauté européenne de défense (CED) sont autant de coins plantés dans le projet soviétique. La politique menée par Khrouchtchev après la mort de Staline en 1953 ne conduit pas immédiatement à la détente. Au contraire, la fermeté manifestée face aux soulèvements à Berlin-Est en 1953, en Pologne et en Hongrie en 1956 et le Pacte de Varsovie conclu en 1955 démontrent si besoin en était qu'un rideau de fer est tombé sur l'Europe.

C'est seulement en 1975 avec la Conférence de Helsinki et en 1985 avec le projet gorbachévien de maison commune européenne, projet qui donnera naissance à la CSCE-OSCE que les idées avant-gardistes de Molotov seront enfin mises en oeuvre. Belle revanche pour ce bolchevique de la vieille école.
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