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Citations sur Le quart livre (18)

Soubdain, je ne sçay comment, le cas feut subit, je ne eus loisir le consydérer, Panurge, sans aultre chose dire, jette en pleine mer son mouton criant et bellant. Tous les aultres moutons, crians et bellans en pareille intonation, commencèrent soy jecter et saulter en mer après, à la file. La foule estoit à qui premier y saulteroit après leur compaignon. Possible n’estoit les en guarder, comme vous sçavez, estre du mouton le naturel, tousjours suyvre le premier, quelque part qu’il aille. Aussi le dict Aristoteles, lib. IX, de Histo. animal. estre le plus sot et inepte animant du monde.
Le marchant, tout effrayé de ce que davant ses yeulx périr voyoit et noyer ses moutons, s’efforçoit les empescher et retenir tout de son povoir. Mais c’estoit en vain. Tous à la file saultoient dedans la mer et périssoient. Finablement, il en print un grand et fort par la toison sus le tillac de la nauf, cuydant ainsi le retenir et saulver le reste aussi conséquemment. Le mouton feut si puissant qu’il emporta en mer avecques soy le marchant, et feut noyé en pareille forme que les moutons de Polyphemus, le borgne Cyclope, emportèrent hors la caverne Ulyxes et ses compaignons. Autant en feirent les aultres bergiers et moutonniers, les prenens uns par les cornes, aultres par les jambes, aultres par la toison. Lesquelz tous feurent pareillement en mer portéz et noyéz misérablement.
Panurge, à cousté du fougon, tenent un aviron en main, non pour ayder aux moutonniers, mais pour les enguarder de grimper sus la nauf et évader le naufraige, les preschoit éloquentement, comme si feust un petit frère Olivier Maillard ou un second frère Jan Bourgeoys ; leurs remonstrant par lieux de rhétoricque les misères de ce monde, le bien et l’heur de l’aultre vie, affermant les plus heureux estre les trespasséz, que les vivans en ceste vallée de misère.

Chapitre VIII : COMMENT PANURGE FEIST EN MER NOYER LE MARCHANT ET LES MOUTONS.
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Zeusis ( Zeuxis ) le peintre, lequel subitement mourut à force de rire, considerant le minoy et portraict d'une vieille par luy representée en paincture.
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(c'est la tempête, Panurge a le mal de mer )
FRERE JEAN :
Par Dieu, Panurge le veau, Panurge le pleurart, Panurge le criart, tu feroys beaucoup mieulx nous aydant icy, que là pleurant comme une vache, assis sur tes couillons comme un magot ( babouin ) !
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Ils ne finissent pas tous par mourir, dit Pantagruel. Les stoïciens les disaient tous mortels sauf un, le seul qui est immortel, impassible, invisible. Pindare dit clairement que les déesses Hamadryades ne reçoivent plus de fil, plus de vie, filé à la quenouille et au peloton des Destinées et des Parques iniques que les arbres dont elles sont gardiennes. Ce sont les chênes dont elles sont nées, selon l'opinion de Callimaque et de Pausanias. C'est aussi l'avis de martianus Capella. Quant aux demi-dieux, Pan, Satyres, Sylvains, Lutins, Egypans, Nymphes, Héros et Démons, plusieurs savants ont évalué, en se fondant sur la somme résultant des âges divers calculés par Hésiode, que leur vie était de 9.720 ans.
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Les parolles dictes et la mariée baisée (le baiser ), au son du tabour vous tous baillerez l'un à l'autre du souvenir des nopces : ce sont petitz coups de poing. Ce faisans vous n'en soupperez que mieulx, mais quand ce viendra au Chiquanous ( chicaneur, personne de justice qui vient citer le maître à comparaître ), frappez dessus comme sus seigle verde, ne l'espargnez. Tappez, daubez, frappez, je vous en prie.
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PANURGE au marchand de moutons DINDENAULT :
-- Comment diable seroys je coqu, qui ne suys encores marié, mais comme tu es, scelon que juger je peuz à ta trogne mal gracieuse ?
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-- De quante espesseur sont les ais de ceste nauf (nef ) ?
-- Elles sont, respondit le pilot , de deux bons doigtz espesses, n'ayez paour.
-- Vertus Dieu ! dist Panurge, nous sommes doncques continuellement à deux doigtz près de la mort !
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-[…] Seulement advisez si voulez confesser et jeuner les troys beaulx petitz jours de Dieu.
-De cons fesser (respondit Panurge), tresbien nous consentons.
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La poultre [pouliche], tout effrayée, se mist au trot, à petz, à bonds, et au gualot, à ruades, fressurades, doubles pedales et petarades, tant qu’elle rua bas Tappacoue, quoy qu’il se tint à l’aube du bast de toutes ses forces. Ses estrivieres estoient de chordes : du cousté hors le montouoir, son soulier fenestré estoit si fort entortillé qu’il ne le peut oncques tirer. Ainsi estoit trainné à escorchecul par la poultre, tousjours multipliante en ruades contre luy et fourvoyante de paour par les hayes, buissons et fossez. De mode qu’elle luy cobbit toute la teste, si que la cervelle en tomba près la croix Osanniere, puys les bras en pieces, l’un çà, l’aultre là, les jambes de mesmes, puys des boyaulx feist un long carnaige, en sorte que, la poultre au convent arrivante, de luy ne portoit que le pied droict et soulier entortillé.
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Sur cela, beuvons!
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