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Critique de deidamie


"Bonjour les Babélionautes! Avant tout, une bonne année à tous!

-T'es à peine à la bourre. On ne souhaite pas la bonne année fin février!

-Certes, mais je ne vous ai pas oubliés! bref, aujourd'hui, on va parler d'un roman gothique, Les mystères d'Udolphe, d'Ann Radcliffe.

-Alerte divulgâchis: vous allez vous ennuyer.

-Allons, Méchante! Moi, je me suis bien amusée!

-Forcément, t'as des goûts dénaturés!

-(soupir) Or donc la douce et vertueuse Emilie de Saint-Aubert perd ses parents et tombe sous la coupe de sa tante, une femme stupide et vaine. La tante épouse un Italien beau gosse ténébreux et inquiétant, M. Montoni. Ce monsieur les entraîne en Italie, jusque dans son château d'Udolphe!

Emilie parviendra-t-elle à fuir le cruel Montoni et à retrouver l'amour de sa vie, le chevalier Valancourt? D'où vient la musique dehors? La dame du portrait, c'est qui? Et sous le voile noir, c'est quoi? Où est Ludovico? Que de mystères dans ce roman!

Alors, la première chose que j'ai remarquée...

-...c'est sa longueur extrême et démesurée! Presque quinze heures il nous a fallu pour le finir! C'est long, c'est long, c'est beaucoup trop long! 'Faudrait faire comme pour les Chevalers du zodiaque: une version abrégée!

-Oh, moi, ça ne m'a pas déplu... la narration prend son temps, j'y ai vu l'occasion d'entrer en contact avec une autre manière de raconter des histoires...

-Bah si on ne s'y prend plus de cette façon, c'est qu'il y a une raison! Je n'en pouvais plus de ces tableaux sur les beautés de la nature, de la montagne, de Venise!

-Et sinon, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est l'aspect roman psychologique...

-Quelle psychologie? Emilie passe son temps à pleurer et à se jeter sur diverses sortes de siège pour s'évanouir ou presque, c'en devient comique!

-Certes, mais si tu regardes bien, le roman est tout entier ou presque tourné vers l'intériorité des personnages! Emilie se réjouit, s'attriste, s'effraie, rêve, médite: j'aime beaucoup le travail accompli sur ses pensées et sentiments. Ils occupent une part considérable dans la narration: c'est cela que je voulais dire par "roman psychologique". Et puis, désolée, mais moi, les "quand je regarde l'horizon je pense à la vie" émeuvent mon petit coeur de midinette romantique du XIXe siècle.

Quant à Emilie elle-même, j'avoue qu'elle est devenue ma copine! J'aime ce personnage faible qui lutte en restant fidèle à lui-même: doux, intègre et inflexible en même temps.

-Pfeuh! Une victime éternelle et dépendante des hommes! Tu parles d'un modèle!

-Non, en effet, pas un modèle, mais...

-Attention, Déidamie! Si tu dis "remets-toi dans le contexte", je casse ton mug préféré, celui avec Chihiro dessus.

-Essaie de voir le texte avec les yeux d'une jeune femme de l'époque! Tu n'as aucun droit ou presque et tu tombes sur ce récit qui alimente cette position de victime dépendante... tu ne peux que te réjouir de trouver des hommes pour te sauver et adoucir ton sort par une jolie entente des coeurs et des sensibilités! Oui, tu peux être soumise aux lois divines et familiales et trouver le bonheur malgré tout.

-Donc en plus d'être niais, le message est puant. Merci Déidamie.

-Euuuh...

-Tu t'attendais pas à celle-là, hein?

-Beeen... non... oui... mais le texte est beau...

-Trop long! Ne lisez pas ce roman, vous risquez de décéder d'ennui!

-Si, lisez-le si vous en avez envie! Mais sachez qu'il est démodé et désuet, un peu comme le Solitaire ou.. ou mieux, comme les romans que moque si fort Gustave Flaubert dans Madame Bovary. En le lisant, j'ai pensé "C'est donc ça, les messieurs qui pleurent comme des urnes? On y est, là, non?" Et oui, on y est. On touche un peu d'histoire de la littérature avec ce texte."
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