AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lexote


Une femme. Seule. Un homme. Allongé. Dans le coma. Atiq Rahimi fait parler cette femme, qui va révéler ses meurtrissures les plus intimes à son mari tombé inconscient après avoir reçu une balle dans la nuque. C’est comme un flot, d’abord mince, puis enorme et incessant, qui se déverse dans cette chambre d’une maison encore debout au milieu d’une ville devastée par la guérilla, “en Afghanistan ou ailleurs” dit l’épigraphe.

Le Coran, les quatre-vingt dix neufs noms d’Allah et une montagne de confessions autour du sujet sans doute le plus tabou dans bien des religions, le sexe. Et tout y passe : la prostitution, l’inceste, le viol, l’adultère, la stérilité, les règles. On se dit que tout ça, c’est pour crever un abcès, faire sauter la soupape énorme qu’écrase la religion, la culture, la tradition. L’auteur use d’un style dépouillé qui fait penser à ces indications qu’ajoute l’auteur dans une pièce de théâtre, il ne serait d’ailleurs pas étonnant de retrouver ce récit adapté pour les planches.

Pas un instant on ne perd de l’intérêt à lire ce récit. Les relations de cette femme avec son beau-père, le conte philosophique de sa tante, la signification de cette “pierre de patience”, on trouve là matière à réflexion sur la vie et le sens qu’on lui donne.

Mais la fin laisse songeur car il semble finalement que c’est la religion qui l’emporte, que le sort de cette femme n’est que le résultat de ses actes et non d’une société étriquée dans ses dogmes. Et c’est assez décevant, pour un livre écrit à la mémoire d’une poétesse Afghane “sauvagement assassinée par son mari”.
Lien : http://lewebpedagogique.com/..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}