AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781506702483
88 pages
Dark Horse (21/02/2017)
3/5   1 notes
Résumé :
Bounty hunter Mercy St. Clair is without peer, but her skills as a babysitter leave something to be desired. Safeguarding a vulnerable young woman en route to her home world seems like easy money, but exactly where they're going and why is a closely guarded secret. But her need for protection becomes apparent when a steady stream of cyborg mercenaries look to assassinate Mercy's ward . . . and Mercy!

Ron Randall's Trekker returns in Rites of Passage, ... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Trekker Omnibus et Trekker: The Train to Avalon Bay qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il comprend une histoire complète de 76 pages de bandes dessinées, écrite, dessinée, encrée, lettrée et mise en couleurs par Ron Randall, initialement parue en 2017, sans prépublication.

En 2226, sur la planète New Gelaph, Mercy St. Clair exerce le métier de Trekker, un croisement entre chasseuse de primes et traqueuse de fuyard. Au début du récit, elle s'introduit par le toit dans un grand hangar où se déroule une transaction suspecte. En fait elle ne vient pas mettre un terme à la transaction, mais rechercher des informations auprès de Lazmusi, l'un des organisateurs du trafic, et un spécialiste reconnu du genre dans la ville. Elle est à la recherche d'un groupe de voyageurs venus d'une autre planète et eux-mêmes à la poursuite d'une personne non identifiée. Lazmusi lui indique une adresse, à laquelle elle se rend incontinent. En observant le bâtiment choisi, sa localisation et ses caractéristiques, elle comprend qu'elle n'a pas affaire à des amateurs et qu'elle ne peut que foncer dans le tas en comptant sur son expérience et sa célérité.

Après cette confrontation qui ne peut pas être qualifiée de victoire, Mercy St. Clair s'en va à la pêche aux informations auprès du lieutenant Alex St. Clair (son oncle), dans le commissariat où il est affecté. Celui-ci lui fait observer que seul un groupe puissant peut se payer les services de cyborgs tels qu'elle vient d'en affronter, et qu'il ne peut pas s'agir de la pègre locale. Pour se détendre et faire passer la douleur, elle se rend ensuite chez Molly Sundowner, son amie, et l'écoute jouer d'un instrument de musique à corde. Marchant dans la rue, elle arrive au beau milieu d'un affrontement armé, non loin de chez elle. Elle reconnaît le chasseur de primes pacifique Jason Bolt (membre d'organisation rebelle Rigel). Une fois la situation apaisée, il lui explique qu'il souhaite qu'elle protège la jeune Jekka qui est avec lui. Mercy St. Clair n'hésite pas un seul instant et refuse tout net sans tergiverser car elle n'a rien à y gagner financièrement.

Le précédent récit de Trekker datait de 2013, prépublié dans le magazine Dark Horse Presents, dans les numéros 24 à 29. (The train to Avalaon Bay). Il est vraisemblable que le lecteur soit déjà familier du personnage (après lecture de l'omnibus) et que c'est ce qui la conduit à ouvrir ce nouveau volume. Il sait par avance que Ron Randall écrit et dessine des histoires de type opéra de l'espace, avec une héroïne vaguement tragique, solitaire de nature, et chasseuse de primes émérite. Il se doute qu'elle va être impliquée dans une histoire où elle devra soit poursuivre un individu, soit en protéger en autre. le scénariste a retenu la deuxième option. le lecteur comprend rapidement que Mercy St. Clair va prendre en charge Jekka pour lui servir de garde du corps jusqu'à sa mystérieuse destination. Mais il faut attendre la fin du premier tiers du récit pour qu'elle se décide. Sans beaucoup de surprise, Jekka dispose de 2 autres protecteurs, Jason Bolt (déjà apparu dans de précédents récits) et Wisuu, un prêtre assez mystérieux. Sans grande surprise, Jekka refuse de dire quoi que ce soit sur sa mission, ce qui agace au pus au point Mercy St. Clair, mais ne suffit pas à la faire abandonner sa mission de protection. le lecteur sent bien que les conventions du genre aventure de l'espace intéresse plus le scénariste, que d'essayer d'innover.

Il apparaît également que ce récit ne recèle pas d'étude de caractère. La personnalité de Mercy St. Clair ne connaît pas d'évolution réelle et demeure prévisible à partir de 2 ou 3 paramètres. C'est une grande professionnelle, avec des compétences de haut niveau dans son métier. Elle ne peut pas laisser une jeune fille sans défense. Elle préfère des stratégies rentre-dedans, plutôt que de finasser et de perdre du temps. Elle est motivée par le sens du devoir, mais sans altruisme forcené, et par une vague promesse d'en apprendre plus sur sa mère, même si le lecteur sent bien qu'il s'agit d'une promesse de circonstance qui a peu de chance d'être honorée. Les autres personnages sont moins développés. Alex St. Clair ne sert que pour apporter quelques informations peu consistantes le temps d'une unique séquence. Jason Bolt sert à agacer Mercy St. Clair et à se battre à ses côtés. Même l'auteur n'a pas l'air d'y croire quand son héroïne s'énerve mollement après Bolt, ou quand elle semble s'inquiéter pour lui. Jekka se retrouve bien vite cantonnée au rôle de dispositif narratif, Randall n'arrivant pas vraiment à transcrire sa personnalité de jeune fille. Wisuu semble n'apparaître que pour compléter l'effectif et servir de roue de secours dans le déroulé de l'histoire.

Le lecteur éprouve l'impression que l'auteur aimerait bien donner un rôle plus important à Molly Sundowner, mais il se produit un phénomène narratif étrange. Comme elle n'apparaît pas dans beaucoup de pages, ses réactions semblent téléphonées, et répondre uniquement au besoin du scénario, sans réelle consistance émotionnelle. le lecteur prend donc le récit pour ce qu'il est : un récit d'aventures dans l'espace, avec des personnages archétypaux, sans réelle nuance. Il tique un peu quand il voit que Ron Randall éprouve des difficultés à dépasser certains clichés de ce genre de récit. Après la fuite d'une station spatiale, Mercy St. Clair et ses compagnons de voyage se retrouvent à voyager dans une capsule spatiale de secours à l'autonomie limitée le lecteur se dit qu'il va avoir le droit à un moment dramatique quand l'oxygène ou le carburant viendra à manquer, ou à un atterrissage catastrophe spectaculaire. Les personnages indiquent bien au vu du dialogue que leur situation est périlleuse, mais le déroulé de la fin du voyage et de l'atterrissage sont d'une platitude consternante du fait d'un manque criant de tension narrative le lecteur a l'impression que l'auteur s'acquitte laborieusement d'une séquence qu'il a pourtant annoncée sciemment et préparée dans les pages précédentes.

Effectivement, Ron Randall ne mise pas sur une narration spectaculaire, ou sur des hauts faits imaginatifs, ni même sur des retournements de situation imprévisibles. Son objectif semble être de raconter une histoire classique de science-fiction sur base d'aventures. Il met en scène des personnages qui se conduisent en adulte (sauf Jekka, appartenant à une autre tranche d'âge), dans des aventures classiques. Outre l'atterrissage assez descriptif, sans dramatisation visuelle exagérée, il y a également la créature monstrueuse des marais sur une planète extraterrestre qui attaque le petit groupe de survivants. Randall s'applique bien à en représenter la forme, les appendices insectoïdes, les espèces de filament sur son ventre. Il réalise un dessin en pleine page, montrant Mercy St. Clair se jetant sur le dos de la créature pour percer sa carapace avec une lance de fortune. le dessin est clair et précis, mais trop factuel, pour que la créature soit vraiment répugnante, ou que l'action de l'héroïne coupe le souffle du lecteur.

De ce fait, le lecteur se concentre plutôt sur la qualité narrative des pages, faute de grand spectacle. Comme dans les tomes précédents, Ron Randall prend grand soin d'éviter tout plan racoleur sur la silhouette de son héroïne. La première fois chez Molly Sundowner, elle porte une robe moulante qui la met bien en valeur, mais sans gros plan sur sa poitrine ou son postérieur, sans posture trop cambrée. Elle porte son costume blanc (improbable, mais pratique) de Trekker dans plusieurs scènes. le lecteur y voit une rémanence du principe qu'il est plus facile de mémoriser un personnage avec une tenue surprenante, une survivance qui détonne un peu dans la narration plus naturaliste. L'artiste représente régulièrement les décors pour que le lecteur ait une idée claire d'où se déroule chaque scène. Là encore, il ne cherche pas à épater la galerie, mais à être efficace : quelques meubles dans l'appartement de Molly Sundowner, quelques caisses génériques dans l'entrepôt, quelques plantes exotiques dans le jardin artificiel d'un vaisseau spatial de croisière, quelques arbres aux formes différentes dans la jungle. Les environnements ne sont pas passe-partout, mais ils ne sont pas non plus très détaillés. Il est visible que Randall prend plus de plaisir à mettre en scène les affrontements physiques. Il prend soin que la suite de cases permette de suivre les mouvements des personnages, les uns par rapport aux autres, en fonction des obstacles. Il choisit parfois un angle de vue qui permet d'accentuer le mouvement d'un personnage, lui donnant plus de vitesse, ou le rendant plus acrobatique.

Cette nouvelle aventure de Mercy St. Clair s'inscrit dans la droite lignée de ses précédentes. Ron Randall met en scène une chasseuse de primes, très professionnelle, très compétente, avec un bon fond, mais sans altruisme encombrant. Il déroule une intrigue linéaire bien construite, classique et efficace, sans grande surprise. Il la met en images de manière professionnelle, comme un artisan de qualité, mais sans emphase ce qui neutralise tout le potentiel spectaculaire des situations, sur un rythme régulier, empêchant toute montée d'adrénaline.
Commenter  J’apprécie          40


autres livres classés : espaceVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Ron Randall (1) Voir plus

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
601 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}