J'imagine bien dans quel état de fébrilité a pu être
Ian Rankin lorsque l'épouse de
William McIlvanney lui a demandé de terminer le manuscrit en cours lors de son décès. Il a dû être trop honoré car on sait que Rankin est un fan, un grand admirateur du père de ce que l'on nomme le Tartan Noir, les romans policiers écossais. Et terminer une espèce de préquel aux enquêtes de Jack
Laidlaw, enquêteur fétiche de
McIlvanney, ça ne doit pas être une mince tâche. Tâche ici exécutée, à mon humble, avis avec le plus grand des respects, ça se sent, et tout à fait dans la lignée de
McIlvanney. Pour ma part, je ne saurais dire ce qui a été écrit par l'un ou par l'autre.
Donc nous avons
Laidlaw, jeune inspecteur, jeune père de famille, déjà électron libre, impertinent, à la limite de la condescendance et du mépris, bref une forte tête pas nécessairement des plus sympathiques comme personnage mais intelligent et persévérant, qui doit enquêter sur un meurtre.
Un avocat associé à un gang pégreux, bras droit d'un truand bien connu, se fait assassiner et bien sûr on craint une guerre des gangs dans les rues de Glascow.
Nous sommes donc à sillonner les quartiers/clans de la ville à une époque enfumée et alcoolisée comme j'aime me l'imaginer. Chapeau sur la tête, regard sombre, toujours prêt à cogner, cigarette au coin de la bouche, verre de whisky pas très loin, Humprey Bogart quoi !
Ian Rankin a su poursuivre le travail entamé par
McIlvanney avec brio et nous livrer un polar noir, classique dans sa forme et dans son intrigue. Un antépisode des enquêtes de Jack
Laidlaw très efficace.
McIlvanney et Rankin, le maître et l'élève. Deux grands du Tartan Noir.
J