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Critique de JIEMDE


Une terre d'ombre prouve une nouvelle fois que l'association du roman noir et de nature writing fonctionne à merveille !

Cette terre, c'est celle des alentours de Mars Hill, petite ville des Appalaches, et du vallon où vivent Laurel et son frère Hank, tous deux marqués par la vie. Lui par une main perdue lors de la première guerre en Europe, qui sévit toujours. Elle par une tâche de naissance qui dans ces contrées perdues l'a définitivement cataloguée comme sorcière. Et condamnée à une solitude définitive qui va s'accentuer dès que Hank sera marié dans quelques semaines.

Mais un matin, il suffit d'un filet de musique entendue au fond du vallon pour que la vie de Laurel bascule. Cette musique, c'est celle de Walter, flutiste émérite surgi de nulle part, muet, les vêtements en lambeaux, le passé inconnu. Walter va s'installer chez Laurel et Hank et vite s'y révéler indispensable. À tous points de vue.

L'horizon s'éclaircit soudain pour Laurel, un avenir se dessine et encore davantage lorsqu'elle découvre le passé de Walter. Et la fin de la guerre qui s'annonce laisse entrevoir un futur plein d'espoirs. Sauf que...

L'habileté littéraire de Ron Rash est incroyable pour arriver à installer son lecteur dans la splendeur de la nature sauvage de ce vallon et dans cette vie si paisible que Laurel y mène, tout en faisant parallèlement monter en tension son histoire jusqu'à une issue d'une dureté sans concession. Au milieu de ces décors, l'homme apparaît dans toute sa bêtise, sa lâcheté, son idéalisme mal placé, exacerbé par la guerre, vécue par procuration.

Un très beau livre dans lequel on met un peu de temps à entrer, pour ne plus pouvoir le lâcher ensuite.
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