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Critique de latina


Nous sommes bien d'accord : lorsque le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle (je sais, ça a déjà été dit avant moi...), nous n'avons pas envie de nous enterrer en lisant des romans sombres ; lorsque la température se fait humble, nous ne voulons pas nous refroidir davantage en lisant des romans de glace ; lorsque le moral n'est pas au plus haut, nous n'arrivons pas à lire des romans où tout est manque de respect, discrimination, pauvreté, mort.


Eh bien, c'est ce qui m'est arrivé. J'ai eu la malheureuse idée de lire « Une terre d'ombre » dont bon nombre d'entre vous ont vanté les mérites et qui donc me faisait de l'oeil depuis longtemps.
Mal m'en a pris ! Malgré le style simple et direct de l'auteur, malgré sa stratégie de narration qui nous taraude, malgré ses descriptions vraies de la nature, malgré la jeune Laurel, courageuse et forte, qui tient la petite maison où ses parents sont morts, et où son frère Hank est revenu avec une main en moins de la guerre en Europe, malgré l'espoir d'un amour sous la forme d'un vagabond muet, je me suis sentie plonger comme dans un puits dans cet endroit sans issue de Caroline du Nord. Un vallon encerclé par la falaise où coule une rivière froide comme la mort, où les châtaigniers meurent et où même les perroquets bariolés se font rares...
La peur de la différence (Laurel a une tache de naissance au cou et tout le monde l'évite, la traite de sorcière) et la haine de l'Allemand (nous sommes dans les derniers mois de la guerre 14-18) sont les deux thèmes principaux de cette histoire. La population de la petite ville voisine enchâssée dans ses préjugés fait la loi. L'espoir luit quand même à certains moments, mais à quel prix ...


Bref, je voulais un voyage de lumière et me voilà attirée vers les bas-fonds.
Comme quoi, l'adage sur Babelio qui dit que « il faut lire une histoire au bon moment sinon on est incapable de l'apprécier » se réalise tout à fait avec moi.
Je m'extirpe donc avec joie de tout cet univers glauque, et je conseille vivement à ceux qui aiment la littérature américaine de lire Ron Rash, ça oui, mais à un moment bien choisi !
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