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Critique de andman


Une petite excursion au coeur des Appalaches, avec pour guide Ron Rash, est toujours la promesse d'un moment de lecture exaltant !
La Caroline du Nord ne semble pas avoir de secret pour cet écrivain régionaliste et son roman “Une terre d'ombre”, publié en 2012, se déroule non loin de Mars Hill dont la prestigieuse université fait la fierté de la ville depuis le milieu du 19e siècle.

Laurel et son frère Hank exploitent un lopin de terre situé au pied d'une falaise granitique. Les rayons du soleil n'atteignent que très rarement leur petite propriété, héritage de leurs parents trop tôt disparus. Les gens de Mars Hill ne se privent pas de médire de cette fratrie isolée et considèrent même Laurel comme une sorcière eu égard à sa tâche de naissance à la base du cou.
En cet été 1918, Hank vient d'être rapatrié du front européen avec une seule main, s'attirant une certaine compassion de l'opinion qui depuis le début de la Grande guerre voue une haine farouche “aux boches”.
Malgré son handicap il s'est remis courageusement aux travaux de la ferme, excité par son mariage tout proche et heureux de voir sa soeur éprise d'un homme de passage muet comme une carpe bien que flûtiste hors pair.

Mais avec Ron Rash les situations idylliques n'ont pas vocation à durer. Un vent de folie, mélange d'étroitesse d'esprit et de préjugés, couve dans la région depuis trop longtemps…

Les stridulations des cigales, les “oui oui oui” d'une volée de perroquets, le solo merveilleux d'un virtuose bien mystérieux ont des allures de douce symphonie.
Ne vous y trompez pas, le maestro Ron Rash préfère la tragédie : “Une terre d'ombre” met en lumière l'implacable irrationalité inhérente aux comportements grégaires.

Le final est forcément désespérant, d'une infinie tristesse. Un roman qui néanmoins captive et s'adresse à un large public.
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