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3,46

sur 54 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un bien joli et surtout très intelligent roman qui m'a gonflé le coeur de parfums enivrants.

Mathieu et Amandine sont nés à quelques jours d'intervalle, voisins, amis puis amants, ils grandiront ensemble main dans la main. Pour Mathieu, le destin va s'acharner sur lui tout au long de sa vie. Il perdra très tôt ses parents. Ce qui nourrira en lui une véritable obsession pour la mort. Déjà petits, Mathieu et Amandine aimaient servir ces vieux doudous cabossés dans leur atelier de réparation et couture.

De cette obsession, Mathieu devenu grand décidera de tout lâcher pour s'enfuir à Paris afin d'entreprendre des études de médecine. Laissant Amandine seule et perdue loin de celui qu'elle a toujours aimé.

On suit dans ce roman l'évolution de Mathieu et d'Amandine à tour de rôle. Pierre Raufast aborde dans le cerbère blanc l'amour, la réussite, le temps, la mort, la sagesse. Il parsème son histoire d'images autour de la mythologie grecque et ne manque pas d'humour.
Nos deux protagonistes en se tournant le dos vont chacun évoluer à contre courant.
Quand l'un réussira, l'autre sera perdu et inversement avec ce même constat au bout de leur chemin, une impression de payer pour les autres, ce même sentiment d'être né avec un mauvais alignement des astres.
Chacun leur tour, Mathieu et Amandine loin de l'autre se morfondront avec cette même pensée parallèle :
« Je sus alors que j'étais sur une mauvaise pente. »

Perspicace, bourré d'intelligence et de finesse, un zeste d'humour, ce roman est une petite pépite voguant sur les rives de la superficialité quand sur l'autre berge, les valeurs humaines sont partout.

Le cerbère blanc, c'est ce grand chien à trois têtes, qui observe, écoute et parle enfin. Une quête de la sagesse quand l'amour n'aura jamais été aussi nécessaire et présent qu'ici.

#Lecerbèreblanc #NetGalleyFrance
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Quel plaisir de lecture que de se plonger dans le nouveau roman de Pierre RAUFAST.

Pourtant, ce n'était pas gagné. Tout commence comme un roman classique. Il y décrit une belle enfance entre deux gamins élevés dès leur naissance ensemble, ils grandiront ensemble, s'aimeront, seront fusionnels…

On s'installe bien, on est dans un terrain connu, on suit avec plaisir l'histoire, les bonheurs et les malheurs de ces personnages. C'est un roman à deux voix, Mathieu et Amandine. Mais, j'ai eu un doute un instant. Je voyais déjà la fin arrivée.

Bien des thèmes sont abordés : la jeunesse, l'amour, la course contre la vieillesse, la richesse, le pouvoir, l'ego, la vanité, la mort, la résurrection, la mythologie, l'éternité…

"Du haut de l'Olympe, Phoebus considéra Mathieu et murmura dans la langue des immortels sors tua mortalis, non est mortale, quod optas, "Ton sort est celui d'un mortel, mais ton désir est immortel". Alors le monde divin s'arrêta et contempla cette créature insignifiante qui accomplissait son odyssée. Tantale ne chercha plus à saisir l'eau qui lui échappait ; la roue d'Ixion s'arrêta ; les vautours ne déchirèrent plus le foie, les Danaïdes laissèrent leurs urnes et Sisyphe s'assit sur son rocher. Les dieux se penchèrent sur Mathieu et, l'espace de deux résurrections, ils retinrent leur souffle divin. L'épopée des héros avait-elle trouvé son héritier ?"

Mais, je me suis dit : « où sont les moments « extraordinaires » que Pierre RAUFAST avait coutume de nous conter ? »

Et BIN, un nouveau chapitre commence et c'est la claque ! Ah non, ne compter pas sur moi pour vous les dévoiler. A vous de les découvrir.

Vous m'avez bien eu Pierre, encore une fois, et je vous en remercie.

PS : A toute la Communauté Babéliote : Haut les coeurs ! Je vous envoie des rayons de soleil et des parterres de fleurs.
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Le cerbère blanc, une tête qui observe, une tête qui écoute, une tête qui parle.

Pierre Raufast sait raconter les histoires. Je l'ai certainement déjà écrit au sujet de ses précédents romans (tous lus), alors je me répète, mais j'aime les histoires contées par Pierre Raufast.
Originales, aux petites touches cocasses, surprenantes, captivantes, elles m'embarquent à chaque fois, et le cerbère blanc n'a pas dérogé à la règle !
Un roman à deux voix. Prennent tour à tour la parole, Amandine et Mathieu, deux êtres fusionnels depuis la naissance jusqu'à leur adolescence. Une idylle que l'ambition, la veulerie, l'orgueil interrompront brutalement...
Deux tableaux faits de sombres réalités, d'aventures, de vengeances, de culpabilités, de solitude, de remords, de regrets, de haine, de mélancolie, deux tableaux reliés par les douces étreintes de l'amour. Deux personnages bouleversants, tiraillés par la vie et percés jusqu'au plus profond de leur âme.
Même si les digressions, marque de fabrique de Pierre Raufast, sont absentes ici, et que les petites touches rappelant ses précédents opus sont moins diffuses, le charme a opéré.

Une écriture toujours aussi vive, intelligente, une intrigue bien ficelée et d'une efficacité redoutable !
Adopté et recommandé !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Mathieu et Amandine sont inséparables depuis leur naissance. Ils se sont toujours imaginé finir ensemble, se marier pour de vrai et avoir des enfants tous les deux – jusqu'à ce que la vie, ou la lâcheté de Mathieu, n'en décide autrement. Après le décès de ses parents, Mathieu part à Paris étudier la médecine pour apprendre à combattre la mort, et Amandine reste, seule, dans la vallée de Chantebrie. A tour de rôle, ils nous racontent leur histoire, cet amour increvable, les difficultés de la vie et les blessures que l'on porte avec soi, avec sensibilité, philosophie et ironie, parfois. C'est une histoire de vie et de famille chamboulée, une histoire de mauvais et de bons choix, qui raconte la difficulté de vivre avec son passé et sa culpabilité, et de survivre à ceux qu'on aime.

Pierre Raufast avait réussi à me séduire avec ses romans gigognes, ses petites poupées russes littéraires où les histoires s'emboitaient les unes aux autres et où l'on passait d'un personnage à l'autre (voir notamment La fractale des raviolis). Ici, il réussit l'exploit de changer complètement de style, en suivant Mathieu et Amandine tout au long de leur vie, en détaillant leurs peines et leurs joies, et en abritant d'autres histoires sous l'ombre réconfortante de la leur. L'humour est toujours présent, mais distillé par petites touches, libre au lecteur de rire ou de pleurer, l'auteur ne fait que suggérer. Ce qui prime avant tout, ce sont les sentiments, les ressentis, les réflexions, tout ce qui habite chacun d'entre nous au quotidien, mais qu'on trouve rarement dans les livres. Je me suis identifiée à ces deux personnages comme rarement, émue par leurs déconvenues et réjouie par leurs succès. Et ce petit twist à la fin… du grand Pierre Raufast, qui trouve toujours comment nous surprendre au moment où on s'y attend le moins !

Bien entendu, je suis totalement biaisée parce que j'ai aimé absolument tous les livres de Pierre Raufast, mais celui-ci est particulièrement réussi, à mon humble avis. C'est un roman délicat et vrai, sur la vie telle qu'on la connaît, ou presque, sur des gens normaux, ou presque, sur des questions qu'on se pose tous, ou presque, et c'est ce qui fait tout son charme.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Trois têtes comme autant de voies qui s'offrent à la vie de celui qui foule d'un pas hésitant le chemin de son destin.
Trois têtes comme autant de choix que les décisions tranchent mais dont les cicatrices se verront ravivées par les « si » acérés des regrets du passé ou des remords coupables.
Trois têtes comme le Cerbère blanc que Mathieu découvre chez le taxidermiste parisien pour qui, jeune étudiant, il va maintenant travailler. Mathieu a tout quitté pour la Capitale : la vallée de Chantebrie qui l'a vu naître et où il a passé une jeunesse idyllique, et son Amandine qui d'amie d'enfance avait gagné pourtant le statut de fiancée. Mais un drame assombrit le passé du garçon : le jour où, par caprice adolescent, il a choisi de ne pas les accompagner, la fatalité a offert à Mathieu la vie en volant celles de ces parents. Dès lors, la mort devient le boulet du jeune orphelin et sur un coup de tête, il la fuit vers Paris avec la ferme attention de préférer la vie. Il abandonne donc Amandine, entame ses études de médecine, objectif assumé : contrer la mort, quitte à élever l'humain au rang du quasi-divin. Pendant ce temps, Amandine, du fond de sa vallée, nourrit son amertume de ses désillusions en construisant une vie qu'on suit au ralenti pendant que s'accélère celle de son ex-compagnon. À leur vie d'adulte se greffent des échos de leur jeune âge, comme un phénix renaît dans l'ombre de sa cage. On n'en dira pas plus si ce n'est « Dieu que tout cela est bien écrit ! ».
Je découvre là la plume de Pierre Raufast et quel plaisir, l'écriture, travaillée, est belle, riche mais assez clair pour être facile. J'irai voir d'autres romans de cet auteur, c'est certain. Ici, Raufast nous plonge avec brio dans un bain bouillonnant d'émotions d'où s'échappent des bulles mythologiques qui éclatent en donnant à l'ensemble un parfum de fantastique qui, s'il peut dérouter, est à mon goût bien amené. Difficile de jouer les surpris devant la tournure que prend un récit qui place en exergue quelques vers ovidiens. Les chapitres alternent entre la voix de Mathieu et celle d'Amandine. On suit en parallèle les choix de l'un dans son ascension fulgurante, fuyant la mort mais gardant dans son sillage ce Clébard des Enfers qui malgré le blanc de son poil n'en reste pas moins symbole de funestes présages pendant que l'autre subit son lot des fortunes qu'ourdissent des divinités joueuses. En marge de ces vies, il y a les personnages qu'on voudrait secondaires mais qui jouent la partie que ces dieux leur composent faisant d'eux les aidants qui, présents ou absents, permettent aux héros d'accomplir leurs Métamorphoses.
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Retour donc dans la vallée de Chantebrie pour faire cette fois la connaissance de Mathieu et Amandine, deux enfants nés à deux jours d'intervalle, dans des familles amies, devenus inséparables. Leur destin était tracé. Pourtant, rien ne va se dérouler comme prévu. Car Pierre Raufast sait raconter des histoires où tout est chamboulé.

L'auteur oublie pour la première fois ses astuces de construction, ses histoires gigognes, au profit d'un arc narratif plus classique mais dans lequel il continue de faire preuve de son merveilleux talent de conteur. de petits clins d'oeil aux précédents romans sont aussi dispersés ici ou là. Il choisit de nous parler de choix, de lâcheté et de courage, de deuil, de vanité, de vengeance et de pardon. Avec un ton assez léger il aborde pourtant des sujets graves. Bref, tout ce qui fait la nature humaine en somme. Ce roman fait une peu plus réfléchir là où les précédents étaient davantage sur le divertissement. Il n'empêche, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai suivi les aventures de Mathieu et d'Amandine. Car ces personnages que l'on va suivre du début à la fin prennent du coup plus d'épaisseur et de subtilité.

Un roman dans lequel il faut se laisser porter pour expérimenter, à nouveau, un vrai plaisir de lecture.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Cinquième livre que je lis de cet auteur et cinquième coup de coeur. J'aime cet auteur, ou devrais-je dire ce conteur…
J'aime son monde fait de mythologique, de fantastique, de rêve et de réalité, de personnages atypiques, de solitudes qui tentent de s'apprivoiser, d'aventures extraordinaires, de si et de mais…

C'est un livre qui parle de souvenirs et de regrets, de deuil, de souffrance, de remords, d'amours et de choix : il y a ceux qui gardent leurs souvenirs et ceux qui font tout pour les enterrer au plus profond d'eux-mêmes, sous une couche de culpabilité… et un petit galet en souvenir de la variante chilienne… « Mon âme était ce galet qui épouse les formes du torrent » et qui parle aussi des choix de la vie. Mais bien que cela puisse sembler sombre, il y a une lumière, de l'espoir, beaucoup d'amour et malgré les drames de la vie, le livre contient un message d'espoir et la magie opère.

Les humains et les dieux sont différents mais tous aspirent à la jeunesse éternelle … Les Dieux ont la chance de ne pas vieillir et les humains souhaitent tout faire pour gommer les cicatrices de la vie et régénérer leur enveloppe charnelle… Mais sous l'enveloppe, les cicatrices demeurent. Et d'ailleurs, les cicatrices sont ce qui font de nous ce que nous sommes… surtout les cicatrices invisibles, les bleus à l'âme et au coeur.

Pas d'effets « matriochka » dans ce livre mais l'auteur ne peut pas toujours avoir recours aux mêmes ressorts et il a quand même trouvé le moyen de mêler le monde des mortels et des divinités … mais je ne peux pas vous en dire plus, sous peine de rompre le charme.
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Mathieu et Amandine, deux enfants de la vallée de Chantebrie, sont nés à quelques jours d'intervalle, ont grandi côte à côte... Tout les destine à passer le restant de leur existence ensemble. Mais ces plans se voient chamboulés le jour où Mathieu perd ses parents. Lui qui se voyait déjà médecin, pour défier la mort, est alors encore plus tenté de se lancer dans une quête de l'immortalité. Mais pour servir ces grands desseins, la petite vallée où il a grandi ne lui suffit plus, aussi il monte à Paris étudier la médecine. Il fait alors la connaissance d'un taxidermiste aux côtés duquel il espère être en mesure de tirer une croix sur son passé. Il se devine promis à un avenir hors du commun, et refuse que ses anciens démons continuent à le hanter. de son côté, Amandine semble bien partie pour accomplir les plans qu'elle avait forgés, enfant, avec Mathieu, même en l'absence de ce dernier.

Les chapitres font entendre tour à tour les voix d'Amandine et de Mathieu, deux êtres indéfectiblement liés, à l'existence pleine de heurts. Leurs chemins de vie se font sinueux, nous embarquant pour un voyage rempli d'inattendu. Mon amie Joséphine disait de ce roman qu'il était un véritable "cabinet de curiosité" (je vous invite à aller lire son avis, par ici), et effectivement, l'expression est heureuse. Dans ce roman, on trouve un peu de tout : une romance, un peu de science-fiction, beaucoup de mythologie... Car oui, ce titre du Cerbère blanc annonce bien la couleur, et Pierre Raufast met en place un vaste réseau de références mythologiques, soignant ainsi fort bien ce qui peut d'ailleurs se lire comme une réécriture du mythe d'Orphée et Eurydice.

Ce texte se laisse lire tout seul, truffé de belles formules, donnant l'envie de prendre en note les citations. C'est une lecture qui laisse un goût doux-amer, une ambiance que pour ma part j'ai beaucoup aimé. J'ai adoré tourner les pages de ce roman, je ne pouvais plus m'arrêter, même si par moments, on a envie de mettre une bonne claque aux personnages ! Arrivée à un certain point, j'avais peur d'une fin trop banale, qui aurait enlevé toute sa saveur au livre, mais finalement, rien à dire : la surprise est grande !

Alors que j'écris cette chronique, je suis allée regarder d'autres avis de blogueurs, dont certains inconditionnels de Pierre Raufast. Ces derniers se disent déçus, ayant largement préféré les précédentes oeuvres de l'auteur. J'ai pour ma part beaucoup apprécié cette entrée dans son univers fantasque, alors je ne manquerai pas de continuer l'aventure en lisant d'autres titres !
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Pierre a changé son style, il s'agit ici d'une histoire et non pas de plusieurs.
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