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Critique de Millelivres


J'ai vraiment appris à faire la cuisine avec ce livre. Quand je me suis mis en couple et constaté que ma femme avait des rapports aussi distants avec les casseroles que moi avec le bricolage, alors que j'avais vécu mon enfance dans les jupes d'une grand-mère qui était un fabuleux cordon-bleu, je me suis dit que la vie ne vaudrait d'être vécue que si je prenais les choses en mains dans la cuisine. J'ai commencé, comme tout le monde à l'époque, par Ginette Mathiot. Question de survie. Mais le jour où j'ai puisé mes recettes dans la Cuisinière Provençale, j'ai vraiment fait de la cuisine. Car Monsieur Reboul est un immense pédagogue qui sait, à côté de recette très claires, transmettre les connaissances de base et des tours-de mains qui permettent de s'extirper du statut de gâte-sauces et se sentir à l'aise derrière les fourneaux.
Mais c'est aussi un des rares livres de cuisine que l'on peut lire comme un roman. Non pas que monsieur Reboul se soit livré à un de ces prétextes littéraires, si fréquents de nos jours, où un copywriter (ce qu'on appelait un « nègre » au temps de Dumas), enrobe d'un récit plus ou moins tiré par les cheveux quelques recettes absconses d'un chef en mal de reconnaissance. Ici, pas une photo, retouchée ou pas, pas d'effet de manches, aucun artifice.
Bien sûr, Monsieur Reboul écrit un français parfait. Mais tout l'intérêt du livre tient à ce qu'il est devenu une sorte de livre d'histoire, un récit anthropologique dont Emmanuel Leroy-Ladurie aurait pu faire ses choux-gras, la description d'une civilisation très proche de la notre mais dont le souvenir s'efface peu à peu. Et je vous avoue qu'il m'arrive, certains soir d'hiver, de relire la recette du pot-au-feu ou celles des raisins à l'eau de vie rien que pour le plaisir.
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