AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de fbalestas


Il fait froid en ce début du mois de Janvier 2024 ? Vite ! un grand feu dans la cheminée.

Un premier feu qui saisit qu'Ilaria, née le 31 Mai 1699, c'est celui de la musique. Déposée par sa mère Francesca, auprès de sa cousine Bianca, dans ce couvent de la Pietà de Venise, elle ressent ses premières émotions artistiques la voix extraordinaire de Maria parmi le choeur des femmes.
Mais ce ne sera pas le chant qu'elle va apprendre, mais le violon. Et un peu plus tard, sous la férule d'Antonio Vivaldi en personne elle va s'embraser … mais n'allons pas trop vite.

Un second feu c'est celui de l'amitié. Privée d'amour maternel, non pas que Francesca renie sa fille, mais le choix de la déposer à la Pietà, cette institution religieuse bien connue des Vénitiens, a ses règles : si les femmes ne sont pas des moniales, elles vivent néanmoins cloitrées et n'ont droit à retourner dans leur famille que le jour de Noël. Une journée particulière pour Ilaria, où elle côtoie ses deux soeurs qui font bande à part et ne la considèrent pas comme l'une des leurs.
Heureusement il y a Prudenza. Prudenza appartient à l'une des nobles familles vénitiennes, la famille Leoni et vient à la Pietà en auditrice libre. Elle n'est pas éprise de musique comme Ilaria, mais ses deux jeunes filles se sont liées d'amitié et ne cesseront de grandir ensemble.

Un troisième feu ce sera l'amour pour Paolo, le propre frère de Prudenza. Mais Paolo rêve de gloire et de batailles, et son embrasement pour la belle Ilaria, qu'il a aperçu un jour avec sa soeur dans la famille Leoni, bien plus accueillante que sa propre famille, le porte à rechercher les honneurs pour éblouir celle dont il rêve jour en nuit.

Ce qu'il faut savoir c'est que Léonor de Recondo est violoniste elle-même. L'autrice décrit très bien les premières sensations éprouvées par la petite fille, lorsque les vibrations d'une voix pure lui ont traversé l'épiderme, jusqu'à ce qu'elle maîtrise ce violon qui devient son prolongement. Sa rencontre avec le grand maître italien va achever son apprentissage : elle devient bien vite sa copiste préférée, Léonor de Recondo suggérant qu'elle aurait elle-même tenu le stylo et suggérer quelques passages de composition à celui qu'elle admire plus que tout …

Plein de sensibilité et de sensualité, « le Grand Feu » est un très bel hommage à cette sensation de transport dans laquelle la musique peut nous embarquer parfois.

De Léonor de Recondo j'avais chroniqué « Revenir à toi », une histoire attachante de relation entre mère et fille, mais j'avais aimé aussi « Amours », belle relation d'amour charnelle entre femmes, et « Pietra Viva » ou Michel Ange livrait sa passion pour la sculpture, après la mort de son ami moine, mais aussi se livrait dans une rencontre avec un enfant orphelin de six ans.

Ici c'est la musique qui vibre au travers de ses pages et nous transmet un message qui nous rappelle combien l'art est essentiel dans les périodes troubles comme la nôtre aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          4813



Ont apprécié cette critique (48)voir plus




{* *}