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Citations sur Poèmes (4)

Repos après l'amour

Nul parfum n'est plus doux que celui d'une rose
Lorsque l'on se souvient de l'avoir respiré
Ou quand l'ardent flacon, où son âme est enclose
En conserve au cristal l'arôme capturé.
C'est pourquoi, si jamais avec fièvre et délice
J'ai senti votre corps renversé dans mes bras
Après avoir longtemps souffert l'âcre supplice
De mon désir secret que vous ne saviez pas.
Si, tour à tour, muet, pressant, humble, farouche,
Rôdant autour de vous dans l'ombre, brusquement.
J'ai fini par cueillir la fleur de votre bouche,
O vous, mon cher plaisir qui fûtes mon tourment.
Si j'ai connu par vous l'ivresse sans pareille
Dont la voluptueuse ou la tendre fureur
Mystérieusement renaît et se réveille
Chaque fois que mon cœur bat contre votre cœur.
Cependant la caresse étroite, ni l'étreinte
Ni le double baiser que le désir rend
Court
Ne valent deux beaux yeux dont la flamme est éteinte
En ce repos divin qu'on goûte après l'amour !
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— Je suis l’Amour. Écoute-moi. Mes mains sont fortes
C’est en vain à mes pas que l’on ferme les portes
De la maison prudente et du jardin secret ;
Lorsque l’on ne veut pas que j’entre, j’apparais.
Je suis le visiteur impatient et l’hôte...
Que la lampe baissée ou que la torche haute
Éclairent plus ou moins mon visage, c’est moi !
Il n’est plus temps de fuir, alors que l’on me voit...
Que la frappe l’airain ou la marque le sable,
Accepte à son instant mon heure inévitable
Et ne t’attire pas mon regard irrité,
Mais attends-moi plutôt avec simplicité,
La porte grande ouverte et la table servie ;
Car, si veut ton destin que j’entre dans ta vie,
Ni le verrou massif, ni la clé, ni le chien
Qui aboie et qui mord, ni la serrure, rien
N’empêchera jamais, sache-le, que je vienne,
Si je le veux, poser ma bouche sur la tienne,
Quoi que tu fasses, malgré toi, un soir, un jour.
Mes mains sont fortes. Obéis. Je suis l’Amour. »
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Le jardin mouillé
Henri de REGNIER

A petit bruit et peu à peu,
Sur le jardin frais et dormant,
Feuille à feuille, la pluie éveille
L’arbre poudreux qu’elle verdit ;
Au mur on dirait que la treille
S’étire d’un geste engourdi.

L’herbe frémit, le gravier tiède
Crépite et l’on croirait, là-bas,
Entendre sur le sable et l’herbe
Comme d’imperceptibles pas.

Le jardin chuchote et tressaille,
Furtif et confidentiel ;
L’averse semble maille à maille
Tisser la terre avec le ciel.
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VŒU

Je voudrais pour tes yeux la plaine
Et une forêt verte et rousse,
Lointaine
Et douce
À l’horizon sous un ciel clair,
Ou des collines
Aux belles lignes
Flexibles et souples et vaporeuses
Et qui sembleraient fondre en la douceur de l’air
Ou des collines
Ou la forêt...

Je voudrais
Que tu entendes
Forte, vaste, profonde et tendre
La grande voix sourde de la mer
Qui se lamente
Comme l’amour
Et, par instant, tout près de toi
Dans l’intervalle,
Que tu entendes,
Tout près de toi,
Une colombe
Dans le silence,
Et faible et douce
Comme l’Amour,
Un peu dans l’ombre
Que tu entendes
Sourdre une source...

Je voudrais des fleurs pour tes mains
Et pour tes pas
Un petit sentier d’herbe et de sable
Qui monte un peu et qui descende
Et tourne et semble
S’en aller au fond du silence
Un tout petit sentier de sable
Où marqueraient un peu tes pas
Nos pas
Ensemble !
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