— Je peux te répondre ça sans risquer de me ramasser un autre pain ?
— J’aimerais porter à ton attention que je t’ai cogné uniquement pour m’assurer que tu respirais encore…
La pointe de gêne dans la voix de Sander tira un rire sincère à Will.
— Oh, donc c’était des gestes de premier secours ? Un genre de massage cardiaque ?
— Voilà, exactement. Tu m’ôtes les mots de la bouche.
— Tu ne te foutrais pas un peu de ma gueule, shérif ?
— Je n’oserais pas, ranger !
Bon…Ceci dit, c’est bien beau tout ça, mais j’en fait quoi de l’aconit? Je doute que votre bestiole me laisse la lui administrer en suppo…
-C’est rien. Je t’ai dit : un peu de fatigue, rien d’insurmontable.
-Allez, raconte la vérité à tonton Sander. Tu sais bien que les emmerdes, c’est comme les MST. ça ne devient drôle que quand on partage avec les amis…
Trop heureux de céder enfin à cette pulsion, il avança d'un pas pour plaquer Sander contre le mur le plus proche. Celui-ci se réceptionna avec une expiration brutale et, d'un coup, abandonna toute velléité de calme.
Will masqua une moue amusée derrière une petite quinte de toux. Le père de Sander n'avait pas élevé un idiot. Têtu comme un chien de terrier, le shérif allait creuser et fureter, suivant son flair, jusqu'à exhumer la vérité.