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Critique de PaulPetit


"Sur le fond, la conférence de Renan est d'abord un texte de réfutation, de mise en cause d'une certaine conception de la nation, il est ensuite, et surtout, dirons certains, un texte de proposition, sur fond d'analyse scientifique... La réfutation des conceptions classiques de la nation occupe la plus grande partie du discours d'Ernest Renan. Celui-ci reprend successivement chacun des critères classiques d'identification de la nation pour les écarter à partir d'exemples objectifs contraires, témoignant, si ce n'est de leur fausseté, du moins de leur relativité ou de leur manque de pertinence. Les différents critères contestés par Renan sont les suivants : une dynastie, la race, la langue, la religion, la communauté des intérêts et la géographie. La place accordée à leur réfutation est variable selon les critères et c'est, parmi eux, celui de la race, renvoyant à la conception germanique de la nation, qui fait l'objet des plus grands développements.... Parce que la nation est « un principe spirituel », ni la race, ni la langue, ni les intérêts, ni l'affinité religieuse, ni la géographie, ni les nécessités militaires ne sauraient suffire à crée un tel principe. Après avoir écarté ces critères, Renan construit une approche volontariste de la nation. La conception de la nation proposée par Renan est volontariste, et c'est précisément cette dimension qui domine dans la réception de son discours, mais elle est également pluraliste et située dans le temps...Les nations n'ont sans doute pas encore disparu, pas plus que la confédération d'Europe n'est advenue, l'histoire laisse ainsi place, de manière accidentelle, à une lecture contemporaine du discours de Renan pour connaître, aujourd'hui encore, ce qu'est une nation." (Xavier Magnon. ”Commentaire sous Qu'est-ce que la nation ? d'Ernest Renan”. Les grands discours de la culture juridique, Julie Benetti, Pierre Egéa et Wanda Mastor, 2020, pp. 134-150)
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