AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de entre_les_lignes_de_lucie


Les Éclats de la fratrie Aupic

Avec sa plume addictive, l'autrice balaie les tabous, les codes bourgeois et les leçons de morale pour mettre de la lumière, sans pathos, sur la trajectoire de chacun de ces enfants que tout oppose mais que rien ne peut séparer. Une histoire aussi belle que tragique, où seul le lien fraternel est indéfectible.

C'est en 1897 que le lecteur rencontre la fratrie. le petit Marceau vient agrandir la famille, qui décide de quitter Paris pour un écrin de verdure, une villa pleine des promesses d'une vie de famille idéale : poésie, nature, joie de vivre. Ils grandissent avec une belle complicité et l'idée que rien ni personne ne pourra jamais les séparer.

Pourtant en 1906, le décès de leur mère est comme une tempête destructrice et des ravages vont s'abattre sur la famille… jusqu'à la faire voler en éclats. le père, Charles, voit s'éteindre en lui toute étincelle de lumière et ne garde que noirceur, amertume, cynisme, froideur et violence. La morosité s'installe et la villa perd toute son âme. Quant à la fratrie, ils doivent composer avec l'absence d'une mère, la rudesse et la violence d'un père et d'une société qui imposent des codes stricts… Puisqu'un mariage est un contrat d'affaire qui ne se gère pas avec le coeur, Madeline va se marier et deviendra une femme irréprochable, Maximilien deviendra médecin pour satisfaire son père et Marceau… Ah… Marceau est jeune et plein de rêves !

La vie va les désunir, les abimer, les isoler dans leurs douleurs, les séparer par des gouffres de plus en plus grands… le lecteur ne peut qu'espérer que cette complicité rejaillisse, comme un ciel bleu après l'orage.

De 1906 à 1917, tandis que l'Histoire s'ébranle et que la PGM se précipite, nous pénétrons dans l'intimité de cette famille, nous découvrons les secrets de chacun, nous oscillons entre complicité et rancoeur, nous découvrons les moments qui ont construit les relations entre ces frères et soeurs si différents, qui ont eu tant de mal à se comprendre en grandissant.

J'ai aimé me promener dans Paris, de la rue des bars, au café de Flore, de la villa à Pigalle… J'ai vécu l'enfer des tranchées et j'ai trouvé que l'autrice parvenait à retranscrire le climat d'horreur de la guerre avec justesse.

J'ai aimé la place donnée à la littérature et l'écriture, au pouvoir de la fiction, de l'invention et de la créativité, j'ai aimé les thèmes soulevés et les messages passés : émancipation de la femme, droit d'être différent, homosexualité, poursuite de ses rêves…

J'ai aimé le portrait de ce garçon courageux, Marceau. J'ai adoré le personnage d'Héloïse, une femme émancipée, rayonnante et pleine de courage et de bienveillance. J'ai aimé ses propos qui secouent et ses discours qui sont aux antipodes des préoccupations et des codes de l'époque.

Bref, c'est un roman contemplatif, tel une fresque… que je referme avec ce sentiment de quitter des amis, avec une drôle d'émotion, sincère et nostalgique.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}