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Critique de oiseaulire


Jean-Yves Rezeau a effectué un travail très documenté sur la vie de Jim Morrison, chanteur des Doors et poète, mort prématurément à Paris le 3 juillet 1971.

On s'attache en cours de lecture à ce personnage excessif, sensible, surdoué ( QI évalué à 148, quand même... ) continuellement hanté par les visions poétiques et apocalyptiques formées par son génie créateur. Avec une grande honnêteté, une candeur inouïe, il se livrera à fond sur scène, sans filet, sans recul, sans protection. Ses délires fous, son imprévisibilité, son jeu théâtral, véritable catharsis qui déchaîne les foules, furent d'abord accompagnés et magnifiés par les musiciens du groupe. Mais ceux-ci se lassèrent de la vie trépidante qu'il leur imposait, et leurs relations fluctuèrent rapidement entre amitié et mésentente chronique. le groupe se produisit quatre années pourtant, pleines de répétitions enfiévrées, de concerts sur la corde raide, d'amours, d'amitiés, de beuveries, de poursuites engagées par le FBI pour atteinte aux bonnes moeurs, de descente aux enfers de l'alcool (pour lui) et de la drogue (pour sa compagne Pamela Courson, fournie par un membre de la jet set parisienne.)

Jim Morrison fuira ses démons jusqu'à Paris pour s'adonner à sa vraie seule passion, l'écriture. Mais ses démons le rattraperont, une nuit, au Rock 'n' Roll Circus.

C'est un des mérites de cette biographie de n'avoir pas limité l'artiste à ses prestations scéniques et d'avoir rendu hommage à la seule vocation qu'il se reconnaissait véritablement : celle de poète.
L'autre mérite étant de brosser un tableau terriblement envoûtant du milieu du rock aux Etats-Unis ces années-là, en opposition à une ambiance générale puritaine et répressive : celles du président Nixon et de la guerre du Vietnam.

Les dernières années de ce gamin enragé dans un corps d'Adonis, qui se voyait comme un clown courant à sa propre perte, furent l'équivalent en intensité d'une vie entière.

Jim Morrison ne voulait pas vivre vieux. Saisi d'intuitions prophétiques, il vit sa mort proche tout en ne désespérant jamais de vivre. Il évoqua dans un de ses derniers poèmes la "salle de bains" de la mort : comme une réalisation macabre, ce fut dans une baignoire d'eau tiède que son corps fut déposé une nuit de juillet 1971.

A l'occasion des morts tragiques, entre juillet 1969 et juillet 1971, de Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin et Jim Morrison, fut créé le tristement réputé "club des 27", qui réunit les artistes célèbres du rock et du blues morts à vingt sept ans. La dernière à l'avoir rejoint le 23 juillet 2011 fut Amy Winehouse.
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