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Citations sur La grande parade (24)

En France, l'antiaméricanisme, de droite comme de gauche, avant de se hisser, durant la décennie 1990-2000, jusqu'aux cimes du délire, lorsque les Français découvrirent que les Etat-Unis venaient d'émerger de la guerre froide dans le rôle d'unique superpuissance, commence par s'aiguiser sous la forme de l'antiaméricanisme économique.
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Schumpeter souligna combien la révolution socialiste de Russie lui procurait la plus grande satisfaction. Désormais, le socialisme ne se bornerait plus à un programme sur le papier, il aurait à prouver sa viabilité.
Ce à quoi Weber répondit, en témoignant de la plus grande agitation, que le communisme à ce stade de développement en Russie constituait virtuellement un crime, qu’emprunter cette direction conduirait à une misère humaine sans précédent et à une terrible catastrophe.
« ‘Cela se passera tout à fait ainsi’, répondit Schumpeter ‘mais quel parfaite expérience de laboratoire’. ‘Un laboratoire où s’entasseront des montagnes de cadavres’, répondit Weber fiévreusement. ‘On pourrait dire la même chose de n’importe quelle salle de dissection’, répliqua Schumpeter. »
Cet échange se situe au tout début du régime bolchévique, puisque Max Weber est mort en 1920. Ainsi, l’un des plus grands sociologues et l’un des plus grands économistes de notre siècle étaient d’accord pour ne nourrir par avance aucune illusion sur le communisme et pour en déceler les dispositions criminogènes. Un point cependant les séparait : Schumpeter conservait encore une illusion que Weber n’avait pas, l’illusion que les échecs et les crimes du communisme serviraient de leçon à l’humanité.
(p. 163-164)
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…ces trois caractéristiques souvent évoquées dans ces pages, des idéologies totalitaires et plus particulièrement de l’idéologie communiste : l’ignorance volontaire des faits ; la capacité à vivre dans la contradiction par rapport à ses propres principes ; le refus d’analyser les causes des échecs ?
(p. 337)
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…les vrais riches ont depuis longtemps transféré leur fortune à l’étranger. Ceux qui paient l’impôt direct hyperprogressif, ce sont les travailleurs aux salaires les plus élevés, c’est-à-dire ceux qui forment les classes moyennes supérieures, et le plus souvent y ont accédé grâce à leur seul talent. Pour eux, l’évasion fiscale est impossible et l’expatriation de plus en plus tentante.
(p. 261-262)
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On se prend parfois à se demander si le goût le plus profond d’une assez grande quantité d’intellectuels ne serait pas le goût de l’esclavage. D’où leur propension et leur adresse à reconstituer, au sein même des civilisations libres, une sorte de totalitarisme informel. En l’absence de toute dictature politique externe, ils reproduisent en laboratoire, in vitro, dans leurs rapports les uns avec les autres, les effets d’une dictature fantôme, dont ils rêvent, avec ses condamnations, ses exclusions, ses excommunications, ses diffamations, convergeant vers le vieux procès en sorcellerie pour « facisme », intenté à tout individu qui renâcle aux vénérations et aux exécrations imposées.
(p. 243)
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…les ex-communistes, loin de chercher à comprendre le comment et le pourquoi de leurs erreurs, ne songent qu’à les dissimuler et à interdire qu’on en parle. Mesurons à quel point, même dans ce domaine, et même après coup, l’esprit démocratique, impliquant la liberté de juger ou au moins de se documenter, est étranger au post-communisme.
(p. 246)
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La définition qui convient à la pratique du communisme est bien plutôt, selon l’expression de Nicolas Werth, « un Etat contre son peuple ».
(p. 248)
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Mais que Marx l’est explicitement voulue ou non, prévue ou non, la mort de la liberté s’est révélée être la conséquence inéluctable de son système économique partout où il a été appliqué.
(p. 246)
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Dégageant les enseignements d’une série de sondages pratiqués en France durant la première moitié de l’année 1999 par le Centre d’études et de connaissance sur l’opinion publique (Cecop), son directeur, Jérôme Jaffré, observe que la mondialisation, fréquemment condamnée comme le « Grand Satan », dans le débat idéologique et les médias, est, en revanche, tenue pour une bonne chose par 53% des français contre 35% d’un avis contraire. Et, ô rage ! ô désespoir ! par 57% des électeurs de gauche, et 54% des électeurs de la droite modérée. Quiconque connait la lourdeur bornée de l’étatisme de droite en France depuis 1945 ne s’en étonnera guère.
(p. 218-219)
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Là où il se produisit, le retour au pouvoir des communistes ne fut pas le retour au pouvoir du communisme. Les ex-communistes changèrent de nom, comme en Italie du reste, se rebaptisèrent sociaux-démocrates ou s’affublèrent d’autres étiquettes. Mais ces transsexuels politiques n’envisagèrent pas un instant de revenir au régime du parti unique, de la propriété collective et de la dictature culturelle. Ils abandonnèrent ce programme à leurs mentors de l’ultragauche française. Quant aux renégats du stalinisme reculant toujours plus loin les bornes de la perversité, ils se mirent à préférer la lecture de ‘The Economist’ à celle du ‘Monde diplomatique’. Quoique issu de la vieille nomenklatura, le nouveau président polonais élu en 1995, un élégant opportuniste, proclama sans tarder son intention de persévérer dans l’économie de marché et dans les privatisations. Il ne renia jamais la « thérapie de choc » antérieure des néolibéraux, auteurs d’une réforme économique qui n’en déplaise aux nostalgiques occidentaux, fut un brillant succès.
(p. 57)
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