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Critique de sandra_etcaetera


On sera tous d'accord pour qualifier ce titre d'accrocheur et loufoque pour une pièce de théâtre a priori totalement barrée…
Et pourtant, comme souvent chez Yasmina Reza, la profondeur est à puiser dans les interstices des personnages et de leurs mots, dans le huis clos qui les contraint, dans l'absurde qui dit tant de nous et notre société.

Une pièce qu'elle souligne d'emblée dans une didascalie initiale: « sans aucun réalisme », comme pour atteindre l'universalité, se mettre à distance avec le réel pour mieux en approcher la vérité, se sentir concerné, touché par les situations de ces personnages a priori détraqués, perdus et en marge d'une société à laquelle on doit pourtant se conformer.

Alors oui James Brown mettait peut-être des bigoudis, quant à Jacob, le fils de Pascaline et Lionel, il est Céline Dion, ou plutôt « Céline Dion est dans le corps de Jacob ».
Mais qu'est-ce qu'elle raconte ?!?

Oui l'histoire est barrée, déroutante, déconcertante. J'ai même eu parfois l'impression qu'elle me perdait un peu en chemin.
Et puis finalement non, car la mélancolie et la tristesse de ces personnages désorientés m'ont touchée, contre toute attente, dépassant leur dimension ridicule.
Derrière les bigoudis de James Brown et les cordes vocales fragiles de Céline Dion, la pièce transcende les silences, le burlesque et l'absurde. La folie fait émerger discrètement les sujets profonds, l'essence même du texte: la parentalité, le départ des enfants, leur émancipation, leur difficile accès à la liberté, à leurs différences qui se heurtent à la norme et au conformisme.

Soyons prudents, je ne miserai pas sur l'adhésion de tous à la lecture de ce court texte théâtral (c'est quand même très particulier ), par contre il donne très envie d'être vu sur scène, car j'imagine assez bien qu'on y rit autant qu'on y pleure…
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