En peignant à la manière de ..., il s'est joué des experts et des spécialistes durant de nombreuses années.
Qui est vraiment
Guy Ribes ?
Il dit, lui, être un homme que seule la peinture n'a jamais trahi.
Il est un faussaire, un escroc, un artiste génial.
Mais pas que !
Dans une société où l'art est devenu une marchandise ordinaire, il est devenu le point d'interrogation, le questionnement sur le sens même de cet art.
Ce livre est une biographie, un véritable scénario pour le plus génial des cinéastes.
Le récit de ce livre est presque trop rocambolesque pour paraître vrai.
L'homme,
Guy Ribes, s'y met en scène, se donne le beau rôle, escamote les zones d'ombre qui inévitablement sont accrochées à ce genre de personnages.
Mais pourtant son auteur y décrit les techniques du faussaire, les petites combines et les grands arrangements du marché de l'art.
Et, c'est son arrestation, tournant de son existence, qui a provoqué cet afflux de souvenirs.
Le style d'écriture est agréable, fluide, agrémenté d'expressions plaisantes qui sentent un peu le folklore telles celle de ce "restaurant de la table qui recule" fréquenqué durant une enfance faite de privations.
A ce livre est accroché le romantisme du vilain garçon, de l'homme placé au point d'achoppement entre l'art et le grand banditisme.
Une honnête famille de proxènétes brisée par la loi de
Marthe Richard ...
Des parents en prison, un père violent, une tante mutilée par l'occupant ...
La misère ...
Une entrée familiale dans le grand bandisme, une autre dans la culture favorisée par des voisins imprimeurs ...
"
Autoportrait d'un faussaire" est un livre prenant, un livre de souvenirs avec de beaux instants.
On y voit notamment Picasso dessinant sur le sable de la plage.
Mais c'est aussi une réflexion originale et inattendue sur l'art.
Il est étrange, écrit
Guy Ribes, d'accorder plus d'importance au patronyme qu'à l'oeuvre.
Et, comme
Antoine Blondin qui savait distinguer les vulgaires poivrots des maîtres de la cuite, il n'est pas loin de dénoncer les vrais escrocs !
Le mot, ici, prend des accents du vieux Paris.
Et, si Arsène Lupin avait possédé les plus solides talents de peinture, n'aurait-il pas été
Guy Ribes ?
Ne serait-il pas devenu gentleman faussaire, justicier d'un art perverti par la surenchère commerciale ?
N'aurait-il pas mieux multiplié les signatures et brouillé les pistes ? ...