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Critique de KarmaBoomerang


Comment aimer ceux qui vont mourir et comment guérir ceux qui restent?

La phrase d'accroche de ce livre aurait pu amener à tout autre chose. "Le père, de temps à autre, couchait avec le fils. ". Elle en aura peut-être refroidi certains, avec ses airs provocants, comme une rengaine aguicheuse qui miserait sur le trash, sur le buzz.
Mais ceux qui auront dépassé ce premier trouble verront que la surprise n'en est que plus grande, que la langue que Mathieu Riboulet délie est aussi riche que le sujet peut être cru, comme si l'un devait rattraper les excès de l'autre, les renverser. Car ce style enlevé ne peut fonctionner que parce qu'il est appesanti par l'aspect viscéral du livre, lui-même rendu acceptable par les tournures de phrases qui l'enveloppent. Cercle vertueux, Transcendance.

Et c'est sans doute de cela qu'il s'agit au long du roman, une transfiguration quasi christique. Jerôme se révélera en découvrant son voisin de palier à moitié mort dans l'escalier comme d'autre devant une apparition de la Vierge. Plutôt ironique pour une "fille perdue" qui n'en finit pas de chercher l'anéantissement.

On est bien loin finalement de la surenchère sordide de la quatrième de couverture -inceste, maladie, déchéance, mort- qui nous donnait l'impression d'en avoir déjà trop lu. Car oui, L'Amant des Morts nous conte Jerôme, garçon facile sur qui tout passe, le père, l'absence de la mère et la succession des amants. L'épidémie du sida -en pleine explosion dans les années 90- ne le touchera pas plus qu'une rumeur et c'est seulement quand la mort lui tombera dans les bras que la révélation aura lieu. Et on en était là, nous avec lui.
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