..." Vous faites quoi dans la vie, madame?...Ouvreuse. Je suis ouvreuse d'esprits. Et à l'entracte, je vends des verbes glacés au futur enrobés de chocolat ! "
-J'ai toujours entendu les enfants t'appeler la dame des mots, jamais l' orthophoniste. Ils ne disent pas qu'ils vont travailler quand ils viennent te voir, ils disent: "On va faire des mots !"
-Je les aime surtout! Ils en ont vu, des gens et des méthodes de lecture. Refaire ce qu'ils ont si souvent raté, c'est douloureux.... Alors je me débrouille comme je peux. (p.51)
L'un de mes fils est dans l'entrée, son blouson sur le dos. Il est, comme on dit, en pleine adolescence. On craint le pire, on attend le meilleur. Jusqu'au jour où un air nouveau sur le visage, un ton plus doux dans sa voix et, oui, l'adolescent rugueux à prendre avec des pincettes n'est plus. Jeune homme il est devenu.
Donner à ceux qui ont déjà ce qu'il leur faut est toujours plus simple que de semer dans un apparent désert.
De l'école à l'hôpital, une rue à traverser.
Ces enfants sont des terres en friche, non ensemencées, de l'herbe sauvage et vivace, leur intelligence en veille, tapie derrière leur souffrance. (p.24)
Plus tard, je veux être poème.
Mais l'amour, même s'ils en avaient si souvent manqué, ils en avaient toujours le désir au fond d'eux-mêmes. Il fallait créer l'ouverture nécessaire pour qu'il parvienne à la surface.
"Être aimante" : voilà bien le chemin que nous ouvre ce récit
Drames et accidents bouleversent d'autant plus violemment la vie des enfants qu'ils n'ont personne dans les bras de qui pleurer, s'endormir, être au chaud.
Quand on est mauvais prophète, mieux vaut se taire.
L'enfant es une terre d'innocence.