Si la vie est un don, alors je peux en disposer comme je le souhaite.
La peine encourue en cas d’euthanasie est la réclusion criminelle. C’est plus facile d’y être favorable quand on ne prend pas la responsabilité d’un tel geste.
- Dans quelques jours, une semaine ou deux au plus, tu ne vas plus me reconnaître.
- Qu’est-ce que tu racontes ?
- Ce que je veux dire, c’est que je ne ressemblerai plus à ce que tu connais. Je sens mon corps devenir quelque chose qui n’est pas moi, que je ne veux pas être. Et puis avec les doses de morphine qui augmentent, je vais avoir des phases où moi non plus je ne te reconnaîtrai plus. Ils me l’ont dit. Et ce n’est pas l’image que je veux que tu gardes de moi. Je sais que c’est idiot, que c’est presque de la coquetterie, mais j’y tiens.
L'âme s'élève par la vertu, et s'abaisse par le vice.
[…] j’imagine que vous vous en doutez, les doses nécessaires à son bien-être risque d’être proches des doses létales tant son corps est fatigué.
Tu sais, c’est comme si j’avais visité une maison témoin. Tu passes dans le couloir et tu vois toutes les étapes qui te conduiront jusqu’au bout. Et toutes ces blouses qui s’acharnaient autour de lui… Je veux bien finir ma vie, mais pas comme ça. Je préfère qu’on me laisse mourir tranquille
Je ne suis qu’une folle envie d’ouvrir une fenêtre sur la vie
Nous avons tous deux vies :
La vraie, celle que nous rêvons dans l'enfance,
Que nous continuons de rêver adultes, sur fond de brouillard;
La fausse, celle que nous partageons avec les autres,
La vie pratique, la vie utile,
Celle où l'on finit dans un cercueil.
Fernando Pessoa; Fragments d'un voyage immobile
Cet acharnement qu’ont les médecins à vous garder en vie le plus longtemps possible, comme si chaque jour était une victoire supplémentaire à inscrire à leur tableau de chasse, c’est souvent faire la négation de l’individu. Ils feraient mieux d’assumer leur fonction et de mettre fin aux souffrances de leurs patients condamnés.
J’ai l’impression d’être un pantin que les médecins manipulent à leur gré.