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Critique de Parthenia


Tout le monde connaît le conte de la Belle au Bois dormant qu'un sort maléfique a fait sombrer dans un sommeil de 100 ans, au bout desquels un fils de roi la réveille d'un baiser... Jusqu'à ce passage précis, la réécriture proposée par Anne Rice est fidèle au conte, à la différence notable que le prince charmant ne la réveille pas d'un baiser (non non non, ce n'est pas à ces lèvres-là que ce petit dévergondé s'intéresse, si vous voyez ce que je veux dire...) mais en prenant carrément sa virginité... Apparemment, le prince ne s'embarrasse guère du protocole, car il oblige ensuite la Belle à ne se déplacer que dans le plus simple appareil, non seulement devant ses parents et leurs courtisans, mais également devant les manants du royaume qu'ils traversent pour rejoindre son palais...
Car s'il la ramène avec lui, c'est forcément pour la présenter à sa mère, vous demandez-vous, avant de convoler en justes noces, comme dans tout conte de fées qui se respecte ?
Eh bien raté !
A l'instar d'autres princes et princesses des royaumes environnants, la Belle y est traitée en esclave sexuelle, soumise à une initiation sado-masochiste aussi féroce que perverse !
C'est là que ses véritables épreuves commencent (bon, en fait, elles ont déjà commencé en chemin quand il l'expose nue aux yeux de ses sujets et qu'il lui fesse férocement ses jolies joues rebondies - oui oui oui, je parle bien des joues situées dans l'hémisphère sud) mais dans le palais du prince, ses épreuves gagnent en intensité...

Avant de continuer ma chronique, quelques avertissements s'imposent.
Si l'idée de rapports sexuels non consentis et de jeux basés sur la douleur vous choque, N'OUVREZ JAMAIS ce livre...
En effet, vous allez devoir mettre de côté toutes vos idées traditionnelles sur le sexe et le consentement mutuel ainsi qu'accepter ce livre comme une pure fantaisie au risque de ne pas arriver au bout car certaines scènes se révèlent véritablement dérangeantes et malsaines : comme mentionné plus haut, princes et princesses sont ravalés au rang d'objets sexuels, sont parfois même brisés pour les forcer à accepter leur nouvelle condition. On assiste à une succession ininterrompue de fessées, de sévices et d'humiliations (par exemple, le traitement inhumain que subit le prince Alexis est particulièrement révoltant !!) ; c'est d'ailleurs cette absence de répit qui forme l'une des limites du livre car l'intrigue et les personnages sont de ce fait un peu sacrifiés à l'histoire.
De plus, dommage que les seuls passages où un peu de romantisme et de sentiment auraient pu s'inviter manquent finalement de douceur...

Par contre, j'ai bien aimé la manière dont l'éveil sexuel de la Belle était décrit : sa confusion, son désespoir et sa honte sont dépeints de façon convaincante. Elle se découvre des dispositions sexuelles insoupçonnées, on la suspecte même à certains moments d'éprouver une certaine complaisance, voire d'être beaucoup moins farouche qu'il n'y paraît car elle se laisse finalement facilement troubler par les beaux princes qui l'entourent, cédant successivement à son émoi du moment (en gros, la Belle est une sacrée coquine de sainte nitouche qui cache bien son jeu !!) ...
De plus, le traitement de ces esclaves du sexe est tellement outrancier, les pulsions de la Belle sont parfois si saugrenues, que cela dédramatise le sujet du livre, apportant même parfois une touche d'humour... enfin, je me comprends...

Ce 1er tome se termine sur un acte de rébellion volontaire et inattendu de la part de cette Belle que Maîtres et Maîtresses s'accordaient à considérer comme leur plus parfait specimen - (et sur un rire intérieur sardonique à l'égard du Prince dont je me suis mesquinement réjouie de la déconfiture... vivivi, ce livre a réveillé chez moi un côté sadique !! ^^)

Pour conclure, une lecture qui, malgré les scènes de soumission et d'humiliation, parfois hardcore et assez répétitives, et un rebondissement final plutôt expéditif, finit par exercer une sorte de fascination étrange sur notre esprit, à condition de garder un certain recul et de ne prendre ce conte que pour ce qu'il est : une fantaisie sexuelle. Pour lecteurs avertis, donc, et j'insiste sur ce point.
Après tout, Anne Rice ne reprend-elle pas les mêmes ressorts que les contes de fée traditionnels qui comportent leur lot de scènes d'horreur (marâtres cruelles, parents qui abandonnent leurs enfants, ogres ou loups qui veulent les dévorer...)?!
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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