Si les violences policières racistes persistent, le système garantissant l'impunité de ces actes, constamment mis en œuvre dans la Ve République depuis la guerre d'Algérie au moins, est entré en crise de façon durable. Il est désormais de plus en plus souvent court-circuité par les citoyens et citoyennes, notamment du fait d'un usage du copwatching généralisé.
Le mouvement antiraciste décolonial fait face en France à une spectaculaire radicalisation des tenants de l'ordre et des supporters de l’existant. Ceux-ci ont naturalisé un vocabulaire politique infamant et codé, qui rappelle celui des années 1930 : communautarisme, islamo-gauchisme, séparatisme, des mots nouveaux pour rhabiller une très vieille habitude de remettre à leur place subalterne les minorités non blanches et de tenter de les réduire au silence, y compris par la loi.