Etude au scalpel du désir des
hommes pour les femmes, de leur posture dominatrice, voire prédatrice, des convictions et/ou croyances qui les animent (genre, tu me refuses, c'est que tu es lesbienne ; aimer = posséder), et de l'articulation entre ce désir, et leur peur du rejet ou de la perte de contrôle, mais aussi étude de l'ambiguité du désir féminin, de ses zones floues qui font accepter l'inacceptable, ou se soumettre, "
Hommes" expose aussi la beauté libératrice d'une relation égalitaire.
L'histoire est intéressante (une femme reconnaît dans l'homme recherché pour multiples féminicides celui avec qui elle a eu une brève liaison 20 ans auparavant, et duquel elle a eu le sentiment de s'enfuir à l'époque, effrayée par ses comportements excessifs).
Les passages rendant compte de désir, de sensualité, sont excellents.
Le propos est lucide et précis, et pour ma part j'y ai été sensible. Cependant il a un petit côté démonstratif, illustratif, parfois un peu agaçant, et j'ai trouvé certains passages un peu longs, l'auteure creusant et reformulant sa pensée, ce qui pour moi sonnait comme une redite.
Une sorte de
Réinventer l'amour de
Mona Chollet, à l'envers : utiliser la fiction à des fins clairement démonstratives, là ou la journaliste démonte le réel souvent à l'aune de la fiction.
Pour ma part je préfère la première ;).
(Et je n'ai toujours pas compris pourquoi l'auteure a situé une partie du livre en 2030).