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EAN : 9782823614527
256 pages
Editions de l'Olivier (19/08/2022)
3.13/5   73 notes
Résumé :
Lorsqu’elle reconnaît, sur l’écran de son téléphone, le visage de l’homme avec qui elle a eu une liaison, Lena Moss panique. Celui qui l’a presque étranglée vingt ans plus tôt est recherché par Interpol pour exactions commises sur les femmes. Que doit-elle faire ? Se rendre au commissariat pour témoigner contre lui ou se soumettre à la peur et se taire ?

Qui était-elle au moment où elle a vécu une aventure singulière et sexuelle avec ce géant texan ? ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un des romans de la rentrée littéraire qui me faisait envie, d'une part parce que j'avais envie de découvrir son autrice, Emmanuelle Richard, et d'autre part avec ce résumé qui promettait de parler des violences sexistes et sexuelles.

En effet, nous allons suivre une narratrice, Léna Moss, sur trois temps de sa vie entre 2018 et 2038. Plus jeune, en 2018, elle est partie faire du woofing (c'est-à-dire aider dans une ferme en échange du gîte et du couvert) en Angleterre, chez une propriétaire en fin de compte pas très sympathique. C'est là-bas qu'elle va faire la rencontre avec un autre woofeur, Aiden, qui est américain. Au départ, elle n'a pas spécialement envie de lui adresser la parole mais va finir par avoir des relations sexuelles avec lui, avant de s'éloigner après un épisode où il s'est amusé à l'étrangler. Vingt ans plus tard, elle reconnait sa photo, diffusée partout dans les médias : il est recherché par Interpol pour avoir commis plusieurs féminicides...

Ce roman nous pousse à nous interroger sur ce que nous ferions à la place de Léna, qui sait que si elle témoigne, elle va être pointée du doigt. Parce que cette femme, libre, indépendante et féministe, n'est pas la victime parfaite. Elle a continué à voir Aiden malgré cet épisode d'étranglement. Léna est perdue et ne sait pas quoi faire, et c'est ce dont le roman va parler. Il alterne entre le passé - l'époque avec Aiden - et le présent. En plus de cela, il y a un troisième temps, celui où elle se remémore un autre amant (totalement différent d'Aiden), Gwyn. Ces passages seront des moments érotiques, où la narratrice se masturbe. Si c'est bien écrit, j'ai trouvé cela beaucoup trop long. J'avais l'impression que cette partie ne s'arrêterait jamais.

C'est un roman au langage parfois cru pour parler de sexualité et incisif pour parler du sexisme et des violences sexistes et sexuelles. L'autrice nous dresse un tableau sombre des relations femmes-hommes mais où demeure une note d'espoir : les femmes ne se laissent plus faire. J'ai aimé ce roman parce qu'il parlait très bien de thématiques qui me touchent, mais j'ai eu beaucoup de mal avec le long passage sur la tendresse, qui n'apportait pas grand chose à l'histoire selon moi.
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Emmanuelle Richard, à travers son héroïne, réfléchit aux rapports entre les sexes, à la relation des femmes à leurs corps et à celui des hommes, mais aussi aux regards masculins sur les corps féminins. du fait de son point de départ, ce livre, à la fois roman et essai, adopte résolument un point de vue radical, misandre, malgré l'ode à un homme – un seul comme s'il était l'exception confirmant la règle (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/09/06/hommes-emmanuelle-richard/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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C'est le premier roman d'Emmanuelle Richard que je lis et j'avoue que je n'adhère pas à son style. Avec "Hommes" elle raconte ceux qui ont comptés dans sa vie. Elle se sent obligée de préciser qu'il s'agit d'hommes cisgenres. Cela devient ridicule toutes ces précisions parce qu'il s'agit de lire ce roman pour n'avoir aucun doute. Personnellement je trouve que c'est plutôt contre-productif.
Bref, Léna Moss, la narratrice, est une jeune femme désarmée qui se cherche un avenir après une faillite entrepreneuriale et personnelle. Sa start-up de vente de combinaisons en peau de pommes a fait faillite. Adepte du Woofing, elle va s'installer dans un château dans la grande baie de Cardigan face à l'Irlande où elle rencontre Aiden dont elle n'est pas amoureuse mais avec qui elle aime faire l'amour. Jusqu'au jour où il a un geste violent puisqu'il l'étrangle pour lui montrer son pouvoir sur elle. Elle a peur mais va finalement retourner avec lui pour quelques temps.
Plus tard, toujours en Woofing, elle va vivre une très belle histoire d'amour avec Gwyn, un homme attentif au plaisir qu'il donne.
Emmanuelle Richard parle des rapports sexuels de façon décomplexée, sans pudeur mais sans vulgarité. Elle se masturbe souvent sans qu'on comprenne vraiment ce que ça apporte au texte très répétitif.
Malheureusement, l'autrice mélange ses rapports sexuels, ses interrogations sur son vécu, ses contradictions, ce qui en fait un texte confus sur les relations hommes femmes voire sur sa libido très présente. C'est d'autant plus vrai que, vingt ans plus tard, elle reconnait Aiden à la télévision, coupable de féminicides. Elle s'interroge sur l'éventuel témoignage qu'elle peut apporter et sur la nouvelle génération de femmes qui ne se laissent plus dominer par les hommes.
Pourtant, Emmanuelle Richard n'est pas convaincante. J'ai surtout eu beaucoup de mal à entrer dans son univers d'autant plus que je n'aime pas son écriture qui est pourtant très personnelle, ni la construction de son texte qui manque de rythme.
J'ai lu ce livre en avant-première en tant que jury du 21ème Prix du roman Fnac pour la rentrée littéraire 2022 mais j'ai malheureusement peu apprécié cette découverte.


Challenge Coeur d'artichaut 2022
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2018 : Lena Moss, 28 ans, pleure depuis quatre ans la mort brutale de ses parents. Quand son entreprise de vente de combinaisons en peau de pommes fait faillite, elle décide de tout plaquer et de se retirer un temps du monde, prenant la fuite en Angleterre où elle s'engage dans un château isolé, avec pour mission de désherber le lierre des jardins, en échange du gîte et du couvert. La propriétaire du manoir, acariâtre et radine, la laisse seule dans la demeure avec Aiden, un Américain, qui travaille également sur le domaine, et qui, sans même la connaître, déclare à Léna combien elle l'attire. Dans une ambiance propice à l'horreur gothique, Léna fait face conjointement à son désintérêt émotionnel pour Aiden, et au désir physique qu'elle éprouve à son égard. Aiden ne l'écoute pas, ne la respecte pas. Elle le trouve laid. Malgré les alertes rouges sur sa toxicité, elle a envie de lui, soulignant l'indépendance du désir par rapport à la morale et à la préservation de l'intégrité physique. Isolée dans le château, Léna expérimente un état ambigu, ressentant simultanément une paix intérieure inespérée et le pressentiment des dangers à venir, jusqu'au point de rupture : la matérialisation de violence de Aiden, qui engendrera sa fuite.

2038 : Léna Moss est devenue une entrepreneuse fortunée. On la suit, au sein de paragraphes nerveux, arpenter l'espace public, prenant de plein fouet les regards et les remarques, tout en affirmant sa puissance. Les médias diffusent la photo d'un homme coupable de féminicides. Elle reconnaît Aiden. le passé ressurgit. Léna interroge leur relation. Ce qu'elle a toléré, ce qu'elle a peut-être provoqué, avec en toile de fond cette question : doit-elle se rendre à la police pour témoigner de son histoire avec Aiden ? Ce bond dans le temps de vingt ans ne transforme pas Hommes en roman de prospective. S'il y a anticipation, c'est strictement pour montrer que la violence des hommes contre les femmes est pérenne et ne décroît pas dans le futur.

Dans ce nouveau roman, Emmanuelle Richard fait le pont entre des antagonismes : les désirs irrationnels, déjà présents dans son troisième livre Pour la peau (Éditions de l'Olivier, 2016) et le choix de l'abstinence, déjà abordé dans son essai Les Corps abstinents (Flammarion, 2020). Par cette cohabitation, elle déconstruit l'inconstance, s'intéresse aux envies et aux besoins, qui peuvent intrinsèquement naître, disparaître, muter. Elle aborde plusieurs formes de désir féminin – autoérotisme, soumission aux stéréotypes virils et contrepieds par rapport à ceux-ci – sans les hiérarchiser. En négatif se dressent le désir masculin et la dangerosité qui en découle. Une dangerosité que Léna Moss passe son temps à jauger, cherchant à déterminer le point de bascule entre l'acceptable et l'intolérable – une limite qui se déplace tout au long du roman. Toute relation avec un homme comporte un risque. Dans ce cas, cela vaut-il encore le coup se lancer ?

« Ça doit être vers le mitan de la vingtaine que j'ai commencé à apercevoir l'état de seuil. Que j'ai enfin compris devoir me méfier de tous les hommes. Même, ou peut-être encore plus, des plus proches. Recourir au principe de précaution. Me défier, malgré ma répugnance, même si ça m'attristait. Et que je m'étais épuisée à tout tenter pour ne pas arriver à ça », explique Léna Moss. Hommes s'avère un complément parfait à Cher Connard de Virginie Despentes (Grasset, 2022). Tous deux se détournent de la misandrie, pour étudier de nouvelles façons d'aimer et de vivre ensemble dans un monde post #metoo. Là où Virginie Despentes opte pour la réconciliation, Emmanuelle Richard traite de l'androphobie et cherche des moyens d'aimer les hommes tout en les fuyant. Hommes ou femmes, comment faire comprendre à quelqu'un qu'on s'intéresse à lui sans s'imposer ? Comment donner une chance aux relations, sans s'immiscer de force ?

Cette réflexion passe dans le livre par le personnage de Gwyn – au prénom gallois qui se prononce « gouine », écho potentiel au Génie lesbien d'Alice Coffin (Grasset, 2020). Gwyn incarne l'homme idéal de demain pour Léna. Pour l'autrice, la solution est simple : si l'homme d'hier n'arrive plus à séduire les femmes d'aujourd'hui, il sera obligé de se remettre en cause et de se transformer en l'homme de demain.

Sous ses aspects de manifeste idéologique, Hommes est un roman intense, où l'autrice et son personnage principal ouvrent toutes les portes, explorent toutes les situations, émettent des jugements définitifs, pour quelques pages plus loin les remettre en question. Un texte sensuel et rebelle, traversé de contrastes passionnants.
Lien : https://www.playlistsociety...
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Articulé en trois temps de récit, ce roman d'Emmanuelle Richard découpe trois moments de la vie de la narratrice entre 2018 et 2038.
2018 est le moment où elle part en Angleterre proposer ses services de woofeuse dans une propriété en ruines balayée par les vents, histoire de se remettre de l'échec de son entreprise de combinaisons fabriquées avec du recyclage d'épluchures de pomme. Elle déchante assez vite, puisque il fait froid, elle est exploitée, la propriétaire est soupçonneuse et radine. Puis elle fait la rencontre d'un homme sur place avec lequel elle vit une passion sexuelle avant de s'en détourner le soir où il tente de l'étrangler.
2038 est le moment où la narratrice devenue une femme d'affaires accomplie découvre à la une d'un quotidien que ce même homme est devenu un serial killer, spécialisation féminides.
Entre les deux, il y a la partie "la tendresse" où elle se masturbe longuement en repensant à la relation qu'elle a eu avec un homme qui cumulait, selon elle, toutes les qualités qu'une femme peut attendre d'un homme dans une relation amoureuse.
Difficile de qualifier ce texte de roman tant il s'en détourne vite pour s'exposer comme un essai sur les relations hétérosexuelles, le patriarcat, les hommes avec lesquels on couche, mais qui sont dangereux (ce sont carrément des tueurs), ceux qui sont capables de douceur et de tendresse (mais qu'on finit par dégager parce qu'ils n'ont pas de boulot stable, vivent dans des roulottes et préfèrent aider des potes dans le besoin) etc. le saut dans le temps en 2038 est l'occasion pour l'auteur de balancer une petite blague où un rappeur avoue sa pansexualité (depuis Lil Nas X rien de révolutionnaire ceci dit) mais ne se justifie guère si ce n'est pour raccrocher le wagon sur le refrain du "J'ai réellement échappé à la mort".
L'écriture n'est pas désagréable, mais elle est très démonstrative et stabilote un peu trop (on a compris que l'auteur était féministe et écolo), même si parfois de la poésie affleure sous le pensum (notamment dans la tendresse). Ceci dit, difficile de ne pas sourire quand on imagine cette narratrice qui se caresse, mouille abondamment et se touche les seins en repensant aux détails de la vie quotidienne avec un ancien amant.
Il n'y a pas vraiment de final, par contre, on a bien compris le projet de l'auteur en découvrant la page "Références et ressources" : un vrai bingo intello féministe parisien (Iris Brey, Constance Debré, Mona Chollet, Martin Page, Camelia Jordana, Yseult, Juliet Drouar, Olympe de G., les podcasts HotLine et Les mecs que je veux ken et bien sûr Maïa Mazaurette)
Sans que le moment de lecture soit irritant ou insupportable, on ne peut pas non plus dire qu'il remue ou bouleverse outre mesure. Au pire, il est dispensable.
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critiques presse (2)
Bibliobs
30 décembre 2022
Depuis ses débuts, Emmanuelle Richard fait du couple la pâte de sa réflexion : passion dévastatrice décrite avec force délicatesse (« Pour la peau ») ou enquête sur la chasteté (« les Corps abstinents »). Il s’agit ici de déplorer la démonstration de force qu’imposent les hommes jusque dans l’amour.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
RadioFranceInternationale
15 septembre 2022
« Hommes », le quatrième roman d’Emmanuelle Richard interroge, sans détours et de sa plume franche, le désir féminin et masculin. Un roman féministe puissant, qui sonde de son regard vif, la violence patriarcale, l'égalité, les corps, la passion, et la sexualité.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
C'est juste un homme, me suis-je dit. Juste un homme de plus à exposer son désir sans préambule ni temps mort, ni le moindre souci du contexte - comme ils font presque tous toujours, enfantins, décomplexés, centrés sur leurs pulsions sexuelles, méduses banales à satisfaire comme des nécessités -, rien qu'une énième ration de rouge, un énième steak sanguinolent posé sur la table entre nous après mille autres avant lui, portion de viande hachée beaucoup trop rapide et si peu subtile en se foutant totalement des conséquences ou de ce que je voulais moi - sans se poser ne serait-ce qu'un dixième de seconde la question -, quand je ne rêvais que de fougères. C'était toujours la même histoire.
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Ils veulent dominer tout le temps mais ils ne dominent rien ni personne, on s'en est toutes rendu compte à la même seconde, regard mondialement dessillé. Ils ne dominent que par l'usage de la force physique, de l'intimidation, de la menace et de la brutalité. De l'agression. Petit pouvoir crasse.
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J’ai souri, gênée.
J’ai tenté de me dérober en faisant mime de ne pas comprendre à cause de l’anglais, mais il a développé et je n’ai plus pu faire diversion, barrage, en jouant la candeur crétine, en tripotant le bout de mes cheveux, en croquant un ongle.
Il a insisté. Souligné combien sa chance était inestimable de se trouver ici, dans ce pays, dans cette ville, dans cette maison, avec moi. Il tartinait, c’était vraiment embarrassant. Et au-delà d’être un peu « gros doigt » comme l’exprime si bien le créole réunionnais avec sa langue très imagée en lieu et place de « lourd », c’était aussi possiblement effrayant, du seul fait de sa stature, de ses mains à la taille et à la forme de battoirs, de notre situation isolée. De l’unique fait qu’il était un quasi-inconnu, même si nous cohabitions depuis trois poignées de jours.
Je ne me suis pas demandé si cela m’était destiné en tant que femme, ce que font de nombreux hommes dès la moindre occasion venue, ou en tant que personne. Ça ne m’intéressait pas. Depuis le soir initial, mon ressenti à son égard n’avait pas bougé. Rien en lui ne m’attirait. J’aurais simplement aimé qu’il s’abstienne pour nous faciliter la cohabitation.
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Toutes les fois où j'ai joué la petite meuf souriante aimable inoffensive enjouée d'accord docile polie rigolote et surtout bon public, dans la rue ou ailleurs, face à des saillies grasses et lourdes, obscènes et vulgaires, rien que pour éviter de me faire tabasser ou virer.
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L'érotisme et la libido ne décroissent pas à l'approche de la cinquantaine, ce qui décroît c'est la patience et la capacité à se laisser emmerder.
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Videos de Emmanuelle Richard (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Richard
Un texte collectif dirigé par Charlotte Pudlowski avec Emma Becker, Marina Rollman, Joy Majdalani, Wendy Delorme, Laurine Thizy, Emmanuelle Richard
Éditions de l'Iconoclaste | septembre 2023
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