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Emmanuelle Richard, à travers son héroïne, réfléchit aux rapports entre les sexes, à la relation des femmes à leurs corps et à celui des hommes, mais aussi aux regards masculins sur les corps féminins. du fait de son point de départ, ce livre, à la fois roman et essai, adopte résolument un point de vue radical, misandre, malgré l'ode à un homme – un seul comme s'il était l'exception confirmant la règle (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/09/06/hommes-emmanuelle-richard/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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C'est un des romans de la rentrée littéraire qui me faisait envie, d'une part parce que j'avais envie de découvrir son autrice, Emmanuelle Richard, et d'autre part avec ce résumé qui promettait de parler des violences sexistes et sexuelles.

En effet, nous allons suivre une narratrice, Léna Moss, sur trois temps de sa vie entre 2018 et 2038. Plus jeune, en 2018, elle est partie faire du woofing (c'est-à-dire aider dans une ferme en échange du gîte et du couvert) en Angleterre, chez une propriétaire en fin de compte pas très sympathique. C'est là-bas qu'elle va faire la rencontre avec un autre woofeur, Aiden, qui est américain. Au départ, elle n'a pas spécialement envie de lui adresser la parole mais va finir par avoir des relations sexuelles avec lui, avant de s'éloigner après un épisode où il s'est amusé à l'étrangler. Vingt ans plus tard, elle reconnait sa photo, diffusée partout dans les médias : il est recherché par Interpol pour avoir commis plusieurs féminicides...

Ce roman nous pousse à nous interroger sur ce que nous ferions à la place de Léna, qui sait que si elle témoigne, elle va être pointée du doigt. Parce que cette femme, libre, indépendante et féministe, n'est pas la victime parfaite. Elle a continué à voir Aiden malgré cet épisode d'étranglement. Léna est perdue et ne sait pas quoi faire, et c'est ce dont le roman va parler. Il alterne entre le passé - l'époque avec Aiden - et le présent. En plus de cela, il y a un troisième temps, celui où elle se remémore un autre amant (totalement différent d'Aiden), Gwyn. Ces passages seront des moments érotiques, où la narratrice se masturbe. Si c'est bien écrit, j'ai trouvé cela beaucoup trop long. J'avais l'impression que cette partie ne s'arrêterait jamais.

C'est un roman au langage parfois cru pour parler de sexualité et incisif pour parler du sexisme et des violences sexistes et sexuelles. L'autrice nous dresse un tableau sombre des relations femmes-hommes mais où demeure une note d'espoir : les femmes ne se laissent plus faire. J'ai aimé ce roman parce qu'il parlait très bien de thématiques qui me touchent, mais j'ai eu beaucoup de mal avec le long passage sur la tendresse, qui n'apportait pas grand chose à l'histoire selon moi.
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C'est le premier roman d'Emmanuelle Richard que je lis et j'avoue que je n'adhère pas à son style. Avec "Hommes" elle raconte ceux qui ont comptés dans sa vie. Elle se sent obligée de préciser qu'il s'agit d'hommes cisgenres. Cela devient ridicule toutes ces précisions parce qu'il s'agit de lire ce roman pour n'avoir aucun doute. Personnellement je trouve que c'est plutôt contre-productif.
Bref, Léna Moss, la narratrice, est une jeune femme désarmée qui se cherche un avenir après une faillite entrepreneuriale et personnelle. Sa start-up de vente de combinaisons en peau de pommes a fait faillite. Adepte du Woofing, elle va s'installer dans un château dans la grande baie de Cardigan face à l'Irlande où elle rencontre Aiden dont elle n'est pas amoureuse mais avec qui elle aime faire l'amour. Jusqu'au jour où il a un geste violent puisqu'il l'étrangle pour lui montrer son pouvoir sur elle. Elle a peur mais va finalement retourner avec lui pour quelques temps.
Plus tard, toujours en Woofing, elle va vivre une très belle histoire d'amour avec Gwyn, un homme attentif au plaisir qu'il donne.
Emmanuelle Richard parle des rapports sexuels de façon décomplexée, sans pudeur mais sans vulgarité. Elle se masturbe souvent sans qu'on comprenne vraiment ce que ça apporte au texte très répétitif.
Malheureusement, l'autrice mélange ses rapports sexuels, ses interrogations sur son vécu, ses contradictions, ce qui en fait un texte confus sur les relations hommes femmes voire sur sa libido très présente. C'est d'autant plus vrai que, vingt ans plus tard, elle reconnait Aiden à la télévision, coupable de féminicides. Elle s'interroge sur l'éventuel témoignage qu'elle peut apporter et sur la nouvelle génération de femmes qui ne se laissent plus dominer par les hommes.
Pourtant, Emmanuelle Richard n'est pas convaincante. J'ai surtout eu beaucoup de mal à entrer dans son univers d'autant plus que je n'aime pas son écriture qui est pourtant très personnelle, ni la construction de son texte qui manque de rythme.
J'ai lu ce livre en avant-première en tant que jury du 21ème Prix du roman Fnac pour la rentrée littéraire 2022 mais j'ai malheureusement peu apprécié cette découverte.


Challenge Coeur d'artichaut 2022
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La narratrice, Lena, est une jeune femme solitaire qui se remémore deux périodes de sa vie amoureuse, alors qu'elle vient de découvrir qu'un de ses anciens amants est un prédateur sexuel.
La première se déroule dans un lieu isolé de la côte anglaise. Lena ressent un désir irrépressible pour le seul homme à sa portée. Qu'il ait essayé de l'étrangler ne la perturbe pas outre mesure et elle poursuit cette première liaison au contexte plus que trouble. Les descriptions des paysages, où se sont déroulés les faits, n'ont bien plu. La seconde aventure de Lena se déroule en Irlande. Là encore, le désir pour un homme la submerge. Il n'a que des qualités mais elle le quitte sans que j'en comprenne l'urgence. Je n'ai trouvé aucun intérêt à suivre, pendant d'interminables pages, l'évolution très lente et minutieusement décrite, de la séance de masturbation de la narratrice qui, pour s'aider, évoque ses deux aventures passées.
Le texte est décousu et l'écriture chaotique. Les phrases souvent courtes, la ponctuation aléatoire et le style tout à la fois atypique et alambiqué m'ont obligée à revenir souvent en arrière pour comprendre le sens du récit. J'avais l'impression d'être dans la tête de l'auteure à suivre ses pensées désordonnées.
Je ne suis pas arrivée à m'attacher au personnage de Lena que j'ai trouvé inintéressante et je ne vois pas ce que ce roman peut apporter à la cause féministe qui semble chère à l'auteure. Je ne connaissais pas Emmanuelle Richard avant la lecture de Hommes. Ce texte sur le désir et le plaisir n'était pas pour moi.
Lu en tant que membre du jury du prix FNAC 2022
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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2018 : Lena Moss, 28 ans, pleure depuis quatre ans la mort brutale de ses parents. Quand son entreprise de vente de combinaisons en peau de pommes fait faillite, elle décide de tout plaquer et de se retirer un temps du monde, prenant la fuite en Angleterre où elle s'engage dans un château isolé, avec pour mission de désherber le lierre des jardins, en échange du gîte et du couvert. La propriétaire du manoir, acariâtre et radine, la laisse seule dans la demeure avec Aiden, un Américain, qui travaille également sur le domaine, et qui, sans même la connaître, déclare à Léna combien elle l'attire. Dans une ambiance propice à l'horreur gothique, Léna fait face conjointement à son désintérêt émotionnel pour Aiden, et au désir physique qu'elle éprouve à son égard. Aiden ne l'écoute pas, ne la respecte pas. Elle le trouve laid. Malgré les alertes rouges sur sa toxicité, elle a envie de lui, soulignant l'indépendance du désir par rapport à la morale et à la préservation de l'intégrité physique. Isolée dans le château, Léna expérimente un état ambigu, ressentant simultanément une paix intérieure inespérée et le pressentiment des dangers à venir, jusqu'au point de rupture : la matérialisation de violence de Aiden, qui engendrera sa fuite.

2038 : Léna Moss est devenue une entrepreneuse fortunée. On la suit, au sein de paragraphes nerveux, arpenter l'espace public, prenant de plein fouet les regards et les remarques, tout en affirmant sa puissance. Les médias diffusent la photo d'un homme coupable de féminicides. Elle reconnaît Aiden. le passé ressurgit. Léna interroge leur relation. Ce qu'elle a toléré, ce qu'elle a peut-être provoqué, avec en toile de fond cette question : doit-elle se rendre à la police pour témoigner de son histoire avec Aiden ? Ce bond dans le temps de vingt ans ne transforme pas Hommes en roman de prospective. S'il y a anticipation, c'est strictement pour montrer que la violence des hommes contre les femmes est pérenne et ne décroît pas dans le futur.

Dans ce nouveau roman, Emmanuelle Richard fait le pont entre des antagonismes : les désirs irrationnels, déjà présents dans son troisième livre Pour la peau (Éditions de l'Olivier, 2016) et le choix de l'abstinence, déjà abordé dans son essai Les Corps abstinents (Flammarion, 2020). Par cette cohabitation, elle déconstruit l'inconstance, s'intéresse aux envies et aux besoins, qui peuvent intrinsèquement naître, disparaître, muter. Elle aborde plusieurs formes de désir féminin – autoérotisme, soumission aux stéréotypes virils et contrepieds par rapport à ceux-ci – sans les hiérarchiser. En négatif se dressent le désir masculin et la dangerosité qui en découle. Une dangerosité que Léna Moss passe son temps à jauger, cherchant à déterminer le point de bascule entre l'acceptable et l'intolérable – une limite qui se déplace tout au long du roman. Toute relation avec un homme comporte un risque. Dans ce cas, cela vaut-il encore le coup se lancer ?

« Ça doit être vers le mitan de la vingtaine que j'ai commencé à apercevoir l'état de seuil. Que j'ai enfin compris devoir me méfier de tous les hommes. Même, ou peut-être encore plus, des plus proches. Recourir au principe de précaution. Me défier, malgré ma répugnance, même si ça m'attristait. Et que je m'étais épuisée à tout tenter pour ne pas arriver à ça », explique Léna Moss. Hommes s'avère un complément parfait à Cher Connard de Virginie Despentes (Grasset, 2022). Tous deux se détournent de la misandrie, pour étudier de nouvelles façons d'aimer et de vivre ensemble dans un monde post #metoo. Là où Virginie Despentes opte pour la réconciliation, Emmanuelle Richard traite de l'androphobie et cherche des moyens d'aimer les hommes tout en les fuyant. Hommes ou femmes, comment faire comprendre à quelqu'un qu'on s'intéresse à lui sans s'imposer ? Comment donner une chance aux relations, sans s'immiscer de force ?

Cette réflexion passe dans le livre par le personnage de Gwyn – au prénom gallois qui se prononce « gouine », écho potentiel au Génie lesbien d'Alice Coffin (Grasset, 2020). Gwyn incarne l'homme idéal de demain pour Léna. Pour l'autrice, la solution est simple : si l'homme d'hier n'arrive plus à séduire les femmes d'aujourd'hui, il sera obligé de se remettre en cause et de se transformer en l'homme de demain.

Sous ses aspects de manifeste idéologique, Hommes est un roman intense, où l'autrice et son personnage principal ouvrent toutes les portes, explorent toutes les situations, émettent des jugements définitifs, pour quelques pages plus loin les remettre en question. Un texte sensuel et rebelle, traversé de contrastes passionnants.
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Rentrée littéraire #14
Qu'il va être compliqué d'écrire un billet au sujet de ce roman.
Le roman se déroule en deux temps: 2018 et 2038 mais, mis à part le fait que PPDA passe l'arme à gauche cette année-là, l'auteur n'en fait pas, à priori, un roman d'anticipation.
Un visage apparaît dans les actualités de cet hiver 2038, élément détonateur qui va replonger la narratrice 20 ans en arrière, dans ce château où elle a rencontré Aiden.
Démarre alors la remise en question de cette femme afin de comprendre la relation qui la liait à cet homme, écartelée entre le désir qu'elle éprouvait et la violence manipulatrice d'Aiden.
La quatrième de couverture était tentante, promettait un bon moment de lecture mais, malheureusement, je n'ai absolument pas été conquise par ce roman.
Certes la plume est efficace, les phrases incisives mais ce qui promettait d'être une belle réflexion ne m'a finalement semblé être qu'un jet erratique et non chronologique de moments partagés par Lena avec différents hommes au fil de sa vie. Tout cela pour finir misandre et se masturber en pensant à l'un de ces hommes sorti de son passé, le seul digne d'être encensé pour ses qualités d'homme respectueux des femmes.
Grosse déception… tant au niveau du contenu si caricatural que de la forme brouillonne.
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Lena Moss a répondu à une annonce de woofing en Angleterre et se retrouve à délierrer les extérieurs d'un immense château non chauffé. Dans ce lieu déserté et sauvage, elle a des relations sexuelles avec un géant texan sans se rendre compte que lui éprouve pour elle un amour inconditionnel, possessif. Comprenant le danger - après une tentative d'étranglement ! - elle prend la fuite. Quand 20 ans plus tard, elle apprend que cet homme est recherché par Interpol pour le meurtre de jeunes femmes, elle s'interroge : doit-elle confier à la police ce qu'elle sait de lui ?
Par ailleurs elle fait le point sur ses relations avec deux autres hommes auprès desquels elle a recherché la sécurité ou la tendresse.
Une présentation sans tabous des désirs et fantasmes féminins en parallèle à ceux des hommes.
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Articulé en trois temps de récit, ce roman d'Emmanuelle Richard découpe trois moments de la vie de la narratrice entre 2018 et 2038.
2018 est le moment où elle part en Angleterre proposer ses services de woofeuse dans une propriété en ruines balayée par les vents, histoire de se remettre de l'échec de son entreprise de combinaisons fabriquées avec du recyclage d'épluchures de pomme. Elle déchante assez vite, puisque il fait froid, elle est exploitée, la propriétaire est soupçonneuse et radine. Puis elle fait la rencontre d'un homme sur place avec lequel elle vit une passion sexuelle avant de s'en détourner le soir où il tente de l'étrangler.
2038 est le moment où la narratrice devenue une femme d'affaires accomplie découvre à la une d'un quotidien que ce même homme est devenu un serial killer, spécialisation féminides.
Entre les deux, il y a la partie "la tendresse" où elle se masturbe longuement en repensant à la relation qu'elle a eu avec un homme qui cumulait, selon elle, toutes les qualités qu'une femme peut attendre d'un homme dans une relation amoureuse.
Difficile de qualifier ce texte de roman tant il s'en détourne vite pour s'exposer comme un essai sur les relations hétérosexuelles, le patriarcat, les hommes avec lesquels on couche, mais qui sont dangereux (ce sont carrément des tueurs), ceux qui sont capables de douceur et de tendresse (mais qu'on finit par dégager parce qu'ils n'ont pas de boulot stable, vivent dans des roulottes et préfèrent aider des potes dans le besoin) etc. le saut dans le temps en 2038 est l'occasion pour l'auteur de balancer une petite blague où un rappeur avoue sa pansexualité (depuis Lil Nas X rien de révolutionnaire ceci dit) mais ne se justifie guère si ce n'est pour raccrocher le wagon sur le refrain du "J'ai réellement échappé à la mort".
L'écriture n'est pas désagréable, mais elle est très démonstrative et stabilote un peu trop (on a compris que l'auteur était féministe et écolo), même si parfois de la poésie affleure sous le pensum (notamment dans la tendresse). Ceci dit, difficile de ne pas sourire quand on imagine cette narratrice qui se caresse, mouille abondamment et se touche les seins en repensant aux détails de la vie quotidienne avec un ancien amant.
Il n'y a pas vraiment de final, par contre, on a bien compris le projet de l'auteur en découvrant la page "Références et ressources" : un vrai bingo intello féministe parisien (Iris Brey, Constance Debré, Mona Chollet, Martin Page, Camelia Jordana, Yseult, Juliet Drouar, Olympe de G., les podcasts HotLine et Les mecs que je veux ken et bien sûr Maïa Mazaurette)
Sans que le moment de lecture soit irritant ou insupportable, on ne peut pas non plus dire qu'il remue ou bouleverse outre mesure. Au pire, il est dispensable.
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Un livre avalé d'une traite, impossible à poser jusqu'aux trois-quarts. Sous couvert d'une fiction dont l'intérêt n'est pas le point fort, Emmanuelle Richard décortique avec une finesse et un style remarquables les rapports hommes-femmes, dans trois contextes différents, plus ou moins développés.
Le premier, celui d'une relation de circonstance, lors d'un woofing de jeunesse. Aiden, géant brut, laisse venir Léna et la possède d'une manière qui finira par la terroriser. Lors d'un flash info, elle découvre des années après qu'il est recherché pour le meurtre de plusieurs femmes. Faut-il qu'elle témoigne ? Et à partir de quels souvenirs ? Car Léna n'est pas une victime parfaite. Une tentative d'étranglement, vraiment ? Surtout, c'est une femme libre, sans attache, sans histoire sentimentale stable, qui aime le sexe et séduire.
Avec le deuxième sujet, le quotidien des relations hommes-femmes dans la rue, au travail, dans la sphère intime, l'autrice va se mettre du monde à dos. Car ce female gaze sur le moindre de nos pas dans l'espace public et privé est aceré, amer et sans concession. Mais il recèle tant de vérité qu'il devrait être lu par tous les hommes qui ne veulent pas ouvrir les yeux sur l'assujettissement des corps féminins toujours et partout.
Le troisième sujet, celui du « bon sexe », est un bijou de style et un pensum par sa durée. Léna se masturbe longuement en se remémorant un amant merveilleux, Gwyn, paré de toutes les qualités morales et physiques. Expérimenté car plus âgé, doux, féministe et néanmoins dominant, pauvre, manuel, Gwyn fait partie des hommes qu'il ne faut pas quitter. Pourtant, Léna est partie. Léna est devenue cette femme d'affaires seule qui a réussi, rattrapée par ses souvenirs, qui se bat contre sa mémoire et l'hésitation à témoigner contre Aiden.
Malgré son manque de conviction romanesque, Hommes est un objet littéraire et sociétal à lire absolument. Ne serait-ce que pour entendre cette voix mélodieuse… et sans s'embarrasser des multiples références fournies en fin d'ouvrage.
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Que se passerait-il si un jour, vous appreniez que votre ex est recherché pour avoir commis des violences envers les femmes ?
Vous êtes bien installé dans votre vie, vous avez des amis, une carrière, vous êtes même reconnue sur la scène féministe, vous avez réussi.
Est-ce que vous témoigneriez ?

📖 2018. Léna Moss est une jeune fille perdue. Elle décide de séjourner quelques temps dans un château en Irlande pour faire du Woofing. Elle y rencontre Aiden, un américain dont elle se méfie tout d'abord. Elle se laisse doucement apprivoiser mais soudain, la relation qu'elle a nouée l'américain devient violente. Elle décide de fuir.
2038. Léna apprend qu'Aiden est recherché.

A travers cette histoire, Emmanuelle Richard nous expose à ce qu'est : 𝗘𝗧𝗥𝗘 𝗙𝗘𝗠𝗠𝗘 dans une société patriarcale. En société, au travail, entres amis, elle explique sans dénoncer. Heureusement, avec l'âge et l'expérience, on se forge, on apprend, on parvient à contrôler. Et c'est vraiment triste d'avoir du en passer par là ! Mais lorsque cela ne nous touche plus, lorsqu'enfin on a été "validé" sommes nous en devoir d'aider les jeunes femmes en devenir ? La sororité !

L'autrice nous interpelle, elle nous bouscule et nous pousse au questionnement. Elle lie notre monde à sa fiction. le mouvement #MeToo résonne. Doit-on faire quelque chose ? En nous racontant son histoire et sa passion avec Gwyn, elle nous montre que pourtant, les hommes ne sont pas tous à mettre dans le même panier (heureusement !).

On attend le mot de la fin, on veut savoir si Léna, pourtant reconnue sur la scène féministe, va changer la donne et renseigner les autorités. Si elle ne parle pas, qui peut le faire ? Qui peut l'empêcher de nuire ?
On veut qu'elle ai ce courage !
Je suis très mitigée quant à mon ressenti. le sujet est bon. le texte est rythmé. Mais l'autrice m'a perdue en cours de route car j'avais du mal à comprendre où elle souhaitait aller. Néanmoins, impossible d'abandonner cette lecture sans connaitre le mot de la fin.
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