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Critique de PhilippeCastellain


Le royaume des écrivains oubliés est un monde étrange, où des fulgurances de génies côtoient des océans de médiocrité. On y trouve des oeuvres sublimes au milieu de la fange banale, et on se demande : mais qu'est-ce qu'elles font là ? Nous avons tous découvert de tels écrivains et de tels livres, mais avec André de Richaud j'ai passé un cap.

« La nuit aveuglante » est un roman fantastique qui défie l'imagination. Expliquer l'histoire, même grossièrement, ce serait détruire une magie inimitable et fragile comme du verre. Il faut la suivre à travers ses méandres pour savoir où elle vous mène. La résumer, ce serait la briser. On sent l'influence d'Edgard Poe, un Edgard Poe qui serait travaillé de courants mystiques.

Le style est brillant, unique, synthèse de nombreuses époques et de multiples courants. Par son élégance soignée, on croirait un écrivain de la fin du XIXème admirateur du grand siècle. Et puis une vivacité soudaine, une référence inattendue, vient rappeler qu'on a affaire à un homme de l'entre-deux guerres.

Et qui était-il cet écrivain d'ailleurs, cet André de Richaud ayant sombré dans un oubli si complet ? La postface ne nous éclaire que vaguement. Un être brisé, une énigme même pour ceux qui l'ont connu apparemment ; parti en laissant derrière lui une poignée de livres que quelques acharnés se sont échinés à rééditer.

Une rencontre étrange comme celle d'un martien aux yeux fondus d'or surgissant de la nuit. Je vous souhaite celle-ci, et beaucoup de semblables.
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