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EAN : 978B003X7Y8VE
EDITONS MARABOUT COLLECTION BIBLIOTHEQUE N°422 (01/01/1972)
4/5   26 notes
Résumé :
La Nuit aveuglante raconte l’histoire de Cyprien qui, à la suite d’une mauvaise farce lors de la fête de la Saint-Jean, où il a voulu mettre le masque du diable pour effrayer sa famille, se retrouve pris à son propre piège et ne parvient plus à l’ôter. Cet effrayant miracle le force à s’exiler et à s’installer seul, loin de tout, dans une maison étrange où les enchantements rythment son quotidien. Le vin sort du robinet, la chambre se meuble au coucher du soleil, et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Lauréat du prix Nocturne 2012, décerné par la revue Le Nouvel Attila, puis ré-édité en 2014 aux éditions Tusitala. Première édition en 1944 chez Robert Laffont.

Voilà quelques repères pour ce livre au destin à la hauteur de son étrangeté, ayant bénéficié de deux autres sorties, chez Robert Morel, et chez Marabout, dont la couverture gothique à donner la chair de poule illustre sa fiche Babelio (les abonnés du magazine Mad Movies ne seront pas dépaysés).

Du fantastique rural, à rapprocher de « L'orage et la loutre », tant par son destin que par la prégnante solitude qui s'en dégage, bien que de Richaud connut une véritable carrière littéraire — Ganiayre n'ayant pas été publié de son vivant — auteur qualifié de « maudit », aiguisant l'appétit du lecteur amateur de cabinet de curiosités.

Je renvoie le curieux vers les critiques de 5Arabella et PhilippeCastellain pour leur finesse, eux qui ont apprécié ce livre, moi qui en reste sur le seuil en compagnie d'oliviersavignat.

J'ai lu ce livre comme une parabole autobiographique d'un individu ayant renoncé à chercher la solution dans les Autres, l'Enfer enfermé dans son être. Quelques images fulgurantes en sortent, au milieu de considérations d'un écrivain face à sa page, cherchant à rebours celui qui se cache derrière, aveuglé par ce miroir qu'il a répudié à contempler.

Etrange résonance burlesque, pour moi qui aie appris en grande partie le vin chez Marcel Richaud, au pied du Mont Ventoux comme dans ce livre, où le narrateur s'y sustente uniquement au robinet, distribuant sans fin un vin qui ne procure pas d'ivresse…
La vérité est qu'à Cairanne, personne ne parle plus le latin…
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Le royaume des écrivains oubliés est un monde étrange, où des fulgurances de génies côtoient des océans de médiocrité. On y trouve des oeuvres sublimes au milieu de la fange banale, et on se demande : mais qu'est-ce qu'elles font là ? Nous avons tous découvert de tels écrivains et de tels livres, mais avec André de Richaud j'ai passé un cap.

« La nuit aveuglante » est un roman fantastique qui défie l'imagination. Expliquer l'histoire, même grossièrement, ce serait détruire une magie inimitable et fragile comme du verre. Il faut la suivre à travers ses méandres pour savoir où elle vous mène. La résumer, ce serait la briser. On sent l'influence d'Edgard Poe, un Edgard Poe qui serait travaillé de courants mystiques.

Le style est brillant, unique, synthèse de nombreuses époques et de multiples courants. Par son élégance soignée, on croirait un écrivain de la fin du XIXème admirateur du grand siècle. Et puis une vivacité soudaine, une référence inattendue, vient rappeler qu'on a affaire à un homme de l'entre-deux guerres.

Et qui était-il cet écrivain d'ailleurs, cet André de Richaud ayant sombré dans un oubli si complet ? La postface ne nous éclaire que vaguement. Un être brisé, une énigme même pour ceux qui l'ont connu apparemment ; parti en laissant derrière lui une poignée de livres que quelques acharnés se sont échinés à rééditer.

Une rencontre étrange comme celle d'un martien aux yeux fondus d'or surgissant de la nuit. Je vous souhaite celle-ci, et beaucoup de semblables.
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Un personnage nous raconte son histoire, d'abord à la première personne, avant de passer à la troisième. Une histoire en partie fantastique et invraisemblable, entre punition divine et surnaturel inexplicable. Il cherche du sens, tente de s'occuper dans une solitude absolue, interrompue par des épisodes étranges, qui ne font que le confirmer davantage dans sa mise à l'index. Au lecteur de tenter de démêler l'écheveau des événements ou ce qu'en dit le narrateur, pas forcément fiable.

C'est un récit onirique, très particulier, le trivial, le très précis, côtoyant l'absurde, une autre dimension. Il ne se passe pas grand-chose en vérité, juste le regard du narrateur qui teinte le peu qu'il lui arrive de la lumière blafarde du mystère. On peut rester à la porte, s'ennuyer, ou entrer dedans et être emporté. En fonction de sa propre capacité à construire un récit, donner du sens, ou à apprécier le peu clair, l'ambigu, le questionnant.
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La chronique d'aujourd'hui est particulière pour deux raisons. La première est que je l'ai lu suite à l'émission la Grande Librairie où Sylvain Tesson le mentionnait dans sa liste de livres préférés. La seconde est que ce livre ne ressemble à aucun autre…

Le narrateur, Cyprien, nous livre son histoire. Après avoir blasphémé, en ayant mis un masque de diable pour effrayer les fidèles durant une procession, il est exilé, avec ce masque qui se fond à sa peau. Il vit reculé du monde, avec des phénomènes étranges qui se déroulent autour de lui…

Une lecture singulière. Un style que je chéris, avec une construction syntaxique hors pair. L'alternance de la première et de la troisième personne du singulier révèle une certaine folie… Les réflexions venant d'un homme seul, doivent-elles être considérées comme réelles ou sont-elles simplement folles ? Réalité, fiction… On ne sait plus très bien démêler le vrai du faux en refermant ce livre… À lire comme un rêve (un peu farfelu) !
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Quelle déception! Attiré par l'invite de Marabout : "Le livre maudit d'un écrivain maudit", j'ai cru être tombé sur une pépite oubliée et, hélas, si ce livre est oublié c'est qu'il est juste raté! On trouve bien quelques éclats de diamant dans cette prose poétique, mais sous une couche épaisse de charbon. La seule péripétie un peu passionnante n'est pas de l'auteur : l'histoire de Gottfried Wolfgang a été volée à Pétrus Borel qui l'a volée à Washington Irving qui l'a... etc. Dommage, l'idée de départ, la malédiction en réponse à un blasphème, était bien trouvée. Et puis l'absence d'idée a conduit l'auteur a errer sans but en tentant timidement de nous entraîner avec lui. Malheureusement, je lui ai lâché la main avant la fin.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Maintenant, une chose : si, parfois, au cours de ces récits, vous rencontrez des expressions qui vous étonnent, qui sentent un peu la poésie démodée - par exemple, tout à l'heure : "la lune sonnait"... - c'est que j'ai lu dans ma jeunesse. J'ai lu et j'ai un faible pour ces expressions un peu brodées, un peu orfévrées. J'essaye de m'en défaire, mais ne m'en veuillez pas : c'est mon seul plaisir. Et vous avez pu entrevoir déjà que je n'en ai guère. Oui, j'aime, de temps en temps, quand j'écris avec platitude, tomber sur une phrase qui scintille comme un diamant. On a l'air de le trouver dans la cendre. Alors, n'allez pas vous dire que c'est ma tête ou ma plume qui trouve toutes ces gentillesses, mais que ces phrases sont toutes faites dans quelque coin du ciel et que, selon leur bon plaisir, elles viennent se mêler à mon écriture, comme des oiseaux.
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Au fond, peut-être suis-je mort et peut-être c'est cela l'Enfer : vivre seul, sans besoins et sans amours.
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Les yeux clos, en tâtonnant et marchant dans les orties, je contournai la bâtisse. Quand je fus arrivé derrière, j'ouvris les yeux. Une grande humidité tombait des arbres. J'étais passé dans un autre monde. La lune n'éclairait plus la campagne. Tout était noir. Le dos de la maison me faisait un mur contre lequel je venais buter.
J'étais dans un autre monde. Quel autre monde ? Combien de mondes avais-je traversés depuis que j'étais, comme on dit, venu au vôtre ? Cette lourde bâtisse faisait comme un cube de silence épais au milieu de celui, léger, de la campagne. La lune s'était cachée de nouveau et tournait autour du château, tâtant les murs?.
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Je n'ai jamais touché mon front depuis vingt ans ; je ne sais pas si mes cornes ont poussé : j'eus parfois des démangeaisons tentatrices, mais je résistai.
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J'ai perdu l'habitude d'avoir peur dans le noir, et je ne crains jamais de perdre ma route. Tous les chemins mènent à mon désespoir.
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Video de André de Richaud (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André de Richaud
André de RICHAUD – Une Vie, une Œuvre : 1907-1968 (France Culture, 1990) Émission "Une Vie, une Œuvre", par Jacqueline de Roux, diffusée le 3 mars 1994 sur France Culture. Invités : Maurice Baquet, Pierre Seghers, Pascal Mazzotti, Georges Abbé, Robert Morel, Léon Gabriel Gros et François Marie Lemonnier.
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