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Critique de Biblioroz


La corde tendue dans la ferme pour que son oncle s'étale dans une bouse de vache est la dernière farce que Leiv fera avant de mûrir d'un coup à l'annonce de l'assassinat de son père. Après toutes les larmes versées, ce jeune garçon se fait le serment de venger son paternel.
Le grand Thorstein, l'assassin, est banni d'Islande et part vers le Groenland passer ses trois années d'exil. Leiv, embarqué en catimini sur le drakkar de Thorstein, brandit courageusement son épée contre le colosse qui, raisonnablement, lui demande de grandir encore un peu avant de l'affronter plus équitablement.
La flotte, formée de trois petits drakkars, vogue plutôt paisiblement, vers le Groenland.

Le Groenland, c'est la terre où vivent les eskimos qui se nomment « eux-mêmes « Inuit », ce qui veut dire Êtres Humains ». Parmi eux, deux enfants d'une dizaine d'années, Apuluk et sa soeur Narua, jouent le long d'un fjord. Ils aperçoivent de drôles d'embarcations bien plus grandes que leurs kayaks d'où « un énorme bâton poussait au milieu du bateau et une vaste peau blanche y était accrochée ». C'est une manière rafraîchissante d'imaginer comment des enfants, autour de l'an mille, peuvent décrire le premier voilier qu'ils découvrent !

Le voyage paisible vire au cauchemar à l'approche des glaces dérivantes. Combinées au brouillard glacé qui peut s'abattre en plein été elles vont mettre en péril les drakkars.

C'est une histoire, un brin islandaise et en majorité groenlandaise, où l'on apprend le triste sort réservé aux bébés filles en période de famine, où Shinka, le grand-père, occupe les nuits interminables de l'hiver arctique en contant d'effrayantes histoires, où le vieux chaman ne voit pas d'un très bon oeil toute arrivée d'étranger, même si celui-ci ressemble à un Être Humain tout en ayant une chevelure « couleur de pavot jaune. » D'ailleurs, existe-t-il vraiment d'autres humains que leur peuple ?

Jorn Riel présente les préjugés de chaque peuple, pour les Islandais, les Inuit sont des « faiblards ». Pour les Inuits, les Islandais sont des monstres sanguinaires.
Leiv suivra une sorte de chemin initiatique et il va se rendre compte que la simplicité du mode de vie Inuit, réduit à l'essentiel, en communion avec la nature, présente un intérêt non négligeable. Il devra se questionner sur la manière dont les Islandais vivent, ce qui les motive. Qui vit réellement comme un être humain ? Ceux qui se contentent des richesses offertes à portée de main et qui assurent juste leurs survies ou ceux qui sont assoiffés de possessions, de bijoux, de guerres ?

Peut-être une belle leçon de sobriété à notre époque !
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