AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LoupAlunettes


Jackaby est un drôle de détective, au sens "bizarre" du terme.

C'est Abigaïl Rook qui raconte.

Elle sera pour lui ce qu'est John Watson pour Sherlock Holmes.


"Miss Rook, je ne suis pas un occultiste, affirma Jackaby en se retournant sur le palier pour me faire face.

Je suis guidé par la science et la raison.

Je crois à ce que je vois ou à ce que je peux prouver, et il est souvent difficile pour les autres de saisir la nature de ce don que, pour autant que je sache, je suis le seul à avoir.

Il me permet de déceler la vérité là où les autres ne voient qu'illusion.

Tellement de masques et de façade! le monde est une scène..."


Un bon préambule pour cette chronique que cette citation, chronique qui vous fera connaître un nouveau visage dans une palette de détectives du fantastique de la littérature jeunesse déja bien garnie. Il y a dans ce roman de quoi attirer notre attention, attiser notre curiosité et nous forcer à entrer dans l'enquête et les pages avec gourmandise.


Si le détective Lord Scriven de Eric Sénabre résolvait les énigmes par le truchement du mystère des songes, si l'ado' détective Lockwood de Jonathan Stroud interagissait avec le monde des fantômes, R. H. Jackaby communique avec les elfes, les fées invisibles et les kobolds logés en secret dans les mailles d'un lainage par exemple (je n'y peut rien, c'est écrit là, entre les pages du livre. Doit-on croire tout ce qui est écrit?).

Il y a des créatures invisibles pour nous, si bien que le discours qu'il tient nous fait rire en le lisant et le ferait volontiers passer pour un fou.

Si l'on admet, comme Abigaïl à le croire, Jackaby n'appartient pas à ce monde de fées comme le Kline de Stéphane Tamaillon.

Oui, Abigaïl doute autant que nous de la véracité de ses compétences en matière de monde "magique", au début du moins.

Elle comme nous, resterons accrochés à l'étrangeté, la brutalité des faits qui seront exposés par la suite à votre lecture, eux bien concrets et deux fois plus mystérieux qu'un crime classique.

Une enquête est donc menée et Jackaby est persuadé que cela n'a rien d'ordinairement humain.


Avec son "don", dont nous ne voyons pas la démonstration mais uniquement les bonnes compétences de détective, raison scientifique et connaissance du monde farfelu de la Fantasy se croisent sur l'élaboration de déductions.

C'est une des forces du roman, William Ritter nous maintient en permanence sur le fil du doute avec humour.

L'intérieur du bureau et du domicile de Jackaby nous feront pencher sérieusement d'un côté et pourtant nous en attendrons encore d'avantage pour être pleinement convaincu.

C'est là où le suspens de l'auteur est très bien ménagé, nous nous attendons toujours à une explication rationnelle du problème pour nous surprendre.



La jeune Abigaïl Rook, 17 ans, est une jeune lady anglaise qui cherche un emploi en Amérique.

Son aspiration à vouloir se démontrer un esprit féminin autonome et libéré pour son époque( sans doute le XIX ème siècle), la désigne comme une candidate appropriée pour le poste d'assistant.

Avoir l'esprit ouvert et le garder, une qualité indispensable.

D'autant que Jackaby est un peu excentrique, les jeunes lecteurs le constateront.

Sa capacité spéciale nécessite l'aide d'une personne intuitive mais au regard plus commun que le sien, un regard complémentaire.

Et l'aventure commence...



L'Arche d'émeraude.

Un immeuble où la mort rôde.

Un journaliste est retrouvé mort dans son appartement, un trou logé dans la poitrine et vidé de son sang.

Un témoin.

Un voisin du dessus, M. Henderson.

Il semble un peu perturbé et avoir entendu une plainte lugubre à l'heure estimé du décès, descendant de l'étage encore au dessus.

Jackaby parle déja de Banshee, celle qui entend venir la mort.

Mais si la victime n'est plus, pourquoi la vieille résidente "Banshee"continue t-elle de se lamenter et d'alarmer son immeuble?

L'enquête est prenante, les descriptions singulières et les rapports entre les personnages rappellent la série de Joseph Delaney " L'épouvanteur", avec le trait d'humour en plus dû, au tempérament de Jackaby bien moins austère que le Vieux Grégory.

Nous flirtons entre le frisson et l'émerveillement, on peine à abandonner l'aventure.

Elle réserve beaucoup de surprises que je ne me dois pas de révéler.

Vraiment beaucoup de surprises.

Jackaby reste perpétuellement énigmatique quand à ce qu'il déduit, c'est Abigaïl qui s'en fera le porte-parole quand il décidera de nous tenir aux faits.

Pour ma part, je suis ravi de constater qu'il existe déja d'autres volumes à traduire.

Un régal.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}